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Menace terroriste: qui sont les islamistes d’AQPA?

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A l’origine de la fermeture de près d’une vingtaine d’ambassades et de consulats américains jusqu’à la fin du Ramadan, les islamistes liés à Al-Qaïda dans la péninsule arabique (AQPA) sont depuis longtemps considérés comme la branche la plus violente de l’organisation terroriste.

Une menace imminente

Le président de la Commission de la sécurité intérieure de la Chambre des représentants, interrogé sur CBS, a évoqué « une des menaces les plus crédibles et les plus précises […] depuis le 11 septembre ». La menace d’un attentat serait « imminente », a-t-il encore déclaré.

Depuis 4 ans, les islamistes d’Al-Qaïda dans la péninsule arabique ont déjà prouvé qu’ils avaient les moyens de mener à bien leurs opérations. Ils sont notamment à l’origine de la tentative d’attentat-suicide dirigée contre le ministre saoudien de l’Intérieur.

C’est de ce groupe qu’est issu Umar Farouk Abdulmutallab, un Nigérian qui avait tenté de faire exploser un avion de ligne américain en essayant d’activer des explosifs cachés dans ses sous-vêtements, le jour de Noël 2009.

Ils sont également responsables de l’explosion d’un avion-cargo américain à Dubaï en septembre 2010 et de l’envoi de colis piégés aux Etats-Unis en novembre de la même année.

Les intérêts américains en danger

C’est aujourd’hui au Yémen que les terroristes d’AQPA ont trouvé refuge. Dans ce pays qui peine à se relever d’une crise politique majeure, les membres de la nébuleuse islamiste se sont installés au sud et ont profité de cet état d’instabilité pour renforcer leurs positions.

C’est dans cette région qu’aurait alors été imaginé et organisé l’attentat majeur que redoutent tant les Etats-Unis – et l’Occident dans son ensemble – depuis plusieurs jours.

Les services secrets américains auraient intercepté plusieurs conversations entre différents cadres d’Al-Qaïda et dans lesquelles cet attentat a été abordé. Ces informations correspondent également à la diffusion, sur différents forums musulmans, au message d’Ayman Al-Zawahiri, numéro 1 d’Al-Qaïda, appelant les musulmans du monde entier à attaquer les intérêts américains en réponse à l’attaque d’un drone américain qui a tué le numéro 2 de l’organisation, le Saoudien Saïd al-Chehri, dans le courant du mois de juillet.

Au Yémen, Al-Qaïda mène l’offensive

Ce dernier, ancien prisonnier de Guantanamo, avait refait surface au Yémen, après avoir participé à un programme de réhabilitation en Arabie Saoudite, avant d’être repéré par les services secrets américains.

Au Yémen, la branche locale d’Al-Qaïda est dirigée par Nasser al-Whaaychi. C’est en 2011 que ce dernier prête serment auprès d’Ayman Al-Zawahiri, successeur d’Oussama Ben Laden.

La première attaque connue d’Al-Qaïda au Yémen remonte au 12 décembre 1992. Ce jour-là, des hommes attaquent un hôtel de la ville d’Aden, située au sud du pays, et dans lequel des soldats américains stationnent avant de se rendre en Somalie. Un Yéménite et un touriste autrichien sont tués au cours de l’attaque.

Jusqu’en janvier 2009, la branche yéménite d’Al-Qaïda mène diverses actions dans le monde et revendique notamment l’attentat contre le pétrolier français Limburg, au large de Moukalla le 6 octobre 2002, durant lequel un marin bulgare est tué.

Le 2 juillet 2007, huit touristes espagnols et deux Yéménites sont tués dans une attaque à la voiture piégée sur le site archéologique de Marib, à l’est de la capitale. L’année suivante, l’ambassade un attentat cible l’ambassade des Etats-Unis. L’explosion de deux voitures piégées fait 19 morts, dont 7 membres de l’organisation terroriste.

Al-Qaïda renforcé après la création d’AQPA

Après les coups durs portés au réseau d’Al-Qaïda en Arabie Saoudite, l’organisation se rallie à Al-Qaïda au Yémen. Nous sommes alors en janvier 2009. Les attaques et les attentats revendiqués par l’organisation deviennent de plus en plus fréquents et le nombre de victimes du réseau terroriste augmente tous les ans.

Le 26 juillet 2011, le chef d’AQPA, Nasser al-Whaychi affirme son allégeance à Ayman al-Zawahiri, à la tête d’Al-Qaïda après la mort d’Oussama Ben Laden.

Un an plus tard, le 25 février 2012, un attentat, revendiqué par Al-Qaïda, vise un palais présidentiel dans le Sud, tuant 26 soldats, le jour de la prestation de serment du président Abd Rabbo Mansour Hadi.

Le 4 mars 2012, 185 soldats et 25 assaillants sont tués dans l’attaque d’une caserne à Koud, au sud du pays.

Le 17 juillet 2013, Aqpa confirme la mort de son homme fort, le Saoudien Saïd al-Chehri, dans un raid d’un drone américain. Les autorités ont annoncé en janvier que Chehri a « succombé à ses blessures subies lors d’une opération antiterroriste » en novembre dans le nord du pays.

C’est à la suite de cet événement que cette branche d’Al-Qaïda aurait souhaité programmer une offensive de grande ampleur contre les intérêts américains, forçant les Etats-Unis et les pays occidentaux à prendre de multiples précautions pour assurer la sécurité de leurs ambassades et de leur personnel diplomatique sur place.

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