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Ministres verts au gouvernement: le débat des journées d’été EELV

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JOL Press : Dans quel climat vont s’ouvrir ces journées d’été ?
 

Sergio Coronado : Ces journées se déroulent à Marseille, dans une ville frappée par la violence tout l’été. Elles font aussi suite à un an de participation gouvernementale et au séminaire de rentrée durant lequel le ministre de l’Intérieur a tenu des propos choquants pour ne pas dire scandaleux sur l’immigration et le regroupement familial.

Ces journées se dérouleront donc dans un climat de forte impatience ; elles seront l’occasion non pas de tirer un bilan définitif mais de faire une évaluation de la place des écologistes dans la majorité, de leurs apports, des faiblesses, des limites mais aussi de l’orientation de ce gouvernement et du président de la République.

JOL Press : Noël Mamère a dit qu’il ne souhaitait pas se rendre à ces journées, justement parce qu’il craignait que les participants n’abordent pas la question de la participation gouvernementale dans les débats. Qu’en pensez-vous ?
 

Sergio Coronado : Sa crainte n’est pas totalement infondée. Je pense que le sujet sera abordé. Cela dit la plénière prévue a cet effet réunit pour l’essentiel des ministres. dans cette configuration, Est-ce qu’on problématise de manière très franche, très objective, ou alors s’agit-il seulement – et la tentation est grande – de considérer que Cécile Duflot et Pascal Canfin font un formidable travail, comme les autres ministres invités d’ailleurs ?

JOL Press : Quel est, selon vous, le dossier le plus important de la rentrée ?
 

Sergio Coronado : Je pense que c’est la question de l’emploi. Et cette question en détermine beaucoup d’autres, celle de la transition écologique qui peut être à l’origine  de création de nouveaux gisements d’emplois. L’emploi est la priorité des Français, c’est aussi la nôtre.

Et il y aussi la question  de l’égalité territoriale : la république ne peut laisser des territoires à l’abandon.

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JOL Press : Si le gouvernement ne décide pas de changer de cap, que décideront les Verts ?
 

Sergio Coronado : C’est un peu la question qui sera au cœur des débats de ces journées d’été. Lors du départ forcé de Delphine Batho, j’ai cru comprendre que Cécile Duflot et Pascal Canfin se sentaient à leur place au sein du gouvernement et souhaitaient rester, cela n’empêche pas au parti de mener une réflexion sur ces participations.

La question d’une sortie n’est pas à l’ordre du jour mais n’est pas écartée pour autant. C’est une option possible dans la période qui s’ouvre et en même temps ce choix de la participation n’a pas été irréfléchi donc la question d’une sortie doit se construire, se penser, se réfléchir et faire l’objet d’une décision collective.

JOL Press : Cette question pourrait-elle entraîner une division au sein des Verts ?
 

Sergio Coronado : Elle peut provoquer du débat, de la discussion, des désaccords mais je ne crois pas que cela puisse entraîner une division ou une fracture.

JOL Press : Y a-t-il des points de rapprochement entre les Verts et le Front de Gauche ?
 

Sergio Coronado : Les écologistes n’ont pas d’ennemis à gauche, ils appartiennent à la majorité, aux coté des socialistes à l’Assemblée et ont, de fait, avec d’autres partis à gauche, différents points de convergence. Je pense à la réforme des institutions qui est un point fondamental qui nous rapproche du Front de Gauche.

Dans le Front de Gauche, le Parti de Gauche mène, sur la question écologique, une réflexion assez approfondie notamment sur la transition écologique, la planification écologique, le refus du nucléaire et du gaz de schiste. Comme nous avons pu le voir lors de la manifestation du 5 mai dernier, où ont participé certains membres d’EELV, dont je fus,  la question du refus de l’austérité et des politiques de rigueur budgétaires nous rapproche aussi de ce parti.

Par ailleurs, nous partageons la critique justifiée, légitime et pertinente du ministre de l’Intérieur par Jean-Luc Mélenchon, dimanche dernier, dans ce refus d’aller chasser sur les terres nauséabondes de la droite.

JOL Press : La participation gouvernementale est un handicap ou un avantage en vue des élections municipales et européennes ?
 

Sergio Coronado : C’est un avantage quand le gouvernement mène une bonne politique, c’est différent quand il mène une politique qui n’a pas le soutien du peuple de gauche.

JOL Press : A partir de quand le départ du gouvernement deviendra-t-il irrémédiable ?
 

Sergio Coronado : Nous nous sommes fixées des lignes rouges : l’exploitation des gaz de schiste, le non-respect de la fermeture de Fessenheim, la relance d’un programme nucléaire, la mise en place d’une fiscalité verte… Mais je pense que, dans tous les cas, l’évaluation doit faire l’objet d’une analyse globale.

JOL Press : Vous êtes-vous fixé un calendrier ?
 

Sergio Coronado : C’est une évaluation qui se fait au jour le jour, régulièrement et collectivement.

Propos recueillis par Marine Tertrais pour JOL Press

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