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Pédophilie: au Maroc, le «Danielgate» ébranle l’opinion publique

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Gracié « par erreur » par le roi du Maroc, Mohammed VI, le pédophile multirécidiviste espagnol Daniel Galvan a été placé mardi 6 août en détention préventive par la justice espagnole après une audience qui s’est tenue à Madrid. Cet homme de 63 ans avait été condamné en 2011 à trente années de prison au Maroc pour avoir commis des viols sur onze enfants âgés de 3 à 15 ans, avant d’être gracié puis libéré.

Suite au tollé provoqué dans l’opinion publique, la grâce royale accordée le 30 juillet lors de la Fête du Trône a été annulée dimanche soir. Mais les manifestations se poursuivent.

Sit-in à Casablanca

Depuis vendredi, plusieurs manifestations se sont tenues dans le pays, à Tanger, Tétouan ou Rabat – où la manifestation a été durement réprimée par les forces de l’ordre.

La place Mohammed V, surnommée la « place des pigeons », en plein cœur de Casablanca, était à son tour l’objet d’un sit-in organisé hier soir – mardi 6 août – par des citoyens en réponse à la grâce accordée par le palais-royal au pédophile Daniel Galvan.

Environ 2 000 personnes se sont rassemblées, scandant les slogans « nous voulons une réforme de la justice » ou encore « le peuple veut juger les coupables », et disposant des centaines de bougies sur la place pour rendre hommage aux victimes des abus sexuels.

Parmi leurs revendications, les initiateurs du mouvement ont déclaré vouloir « l’application effective de l’annulation de la grâce royale et le retour de Daniel dans une prison marocaine pour y purger sa peine », ainsi que des « excuses officielles de l’Etat en la personne de son chef aux familles des victimes et au peuple marocain », rapporte le portail marocain Yabiladi.

« Mascarade »

Après avoir révoqué, lundi 5 août, le directeur de l’administration pénitentiaire, accusé d’avoir « transmis par inadvertance des informations erronées sur la situation pénale de l’intéressé », le roi marocain a reçu mardi les familles des victimes, afin de témoigner de sa « compassion » et de son « empathie » à l’égard des souffrances des enfants.

L’affaire rebaptisée « Danielgate » continue cependant d’enflammer les réseaux sociaux. De nombreux internautes dénoncent la « mascarade » et l’opportunisme de certains responsables politiques marocains dans cette affaire. 

Des précédents

Ce n’est en effet pas la première fois que le Maroc doit faire face à ce genre d’affaire.

En 2006, un pédophile français, Hervé Désiré Le Gloannec, avait bénéficié de la grâce royale alors qu’il était condamné à quatre ans de prison après avoir été pris en flagrant délit sexuel avec un mineur. Sa peine avait été réduite à deux puis un an de prison selon un article du magazine marocain Tel Quel.

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