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Peer Steinbrück, «sparring-partner» ou partenaire tout court pour Angela Merkel?

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La tâche sera difficile pour l’ancien ministre des Finances, car, malgré les remous de la crise, Angela Merkel reste aujourd’hui largement appréciée des électeurs allemands. Sondage après sondage, le parti chrétien démocrate (CDU) d’Angela Merkel et son allié de Bavière, le CSU, recueilleraient  plus de 40% des voix lors de ces élections législatives, contre moins de 30% pour le SPD. Et la popularité personnelle de la chancelière tourne autour des 65% – un record.

A un mois des élections, l’affaire semble plier même si le système proportionnel en vigueur outre-Rhin peut donner lieu à une surprise de taille – en l’occurrence, l’incapacité pour Angela Merkel de constituer la moindre coalition et le refus du SPD de jouer le jeu de la « Grande coalition » comme en 2005.

Après une longue carrière dans l’administration, Peer Steinbrück, connu pour son franc-parler et son manque de diplomatie, compt bien déloger celle qui, il n’y a pas si longtemps, était encore son alliée.

Économiste et environnementaliste

Né le 10 janvier 1947 à Hambourg, Peer Steinbrück n’a que 22 ans quand il adhère pour la première fois au SPD. Un an plus tard, en 1970, il intègre l’université Christian Albrecht de Kiel où il suit des cours de sciences économiques et sociales.

Dès sa sortie de l’université, Peer Steinbrück est recruté au sein du ministère fédéral de l’Aménagement du territoire. Il intègre par la suite le ministère fédéral de la Recherche avant de devenir secrétaire particulier du ministre-président du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, Johannes Rau, en 1977.

Il remplira cette fonction pendant treize ans avant d’être nommé en juin 1990 secrétaire d’État au ministère de la Nature, de l’environnement et du développement régional pour le Land du Schleswig-Holstein. Deux ans plus tard, il intègre le ministère de l’Économie, des transports et de la technologie avant d’en prendre la tête, le 19 mai 1993.

Ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie

Le 28 octobre 1998, Peer Steinbrück devient ministre de l’Économie, des petites et moyennes entreprises, de la technologie et des transports, puis ministre des Finances, deux ans plus tard.

Ces divers mandats le conduiront à devenir ministre-président de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, le 12 novembre 2002. Trois ans plus tard, alors qu’il se présente aux élections régionales pour sa propre succession, la coalition qu’il forme avec les Verts est perdante. Le SPD de Peer Steinbrück est battu par le CDU de Jürgen Rüttgers. Après près de quarante ans au pouvoir, le SPD passe dans l’opposition.

Face à ces déboires politiques, le chancelier allemand de l’époque, Gerhard Schröder, convoque des élections fédérales anticipées. Le 18 septembre 2005 voit la victoire, de justesse, de la coalition CDU/CSU. Une coalition naît entre chrétiens-démocrates et sociaux-démocrates, sous l’égide d’Angela Merkel. C’est ainsi que Peer Steinbrück devient ministre des Finances d’Angela Merkel.

Ils vont alors former un véritable duo. Dans une parfaite entente, ils vont gérer les affaires d’État alors que la crise guette l’Union européenne, en menant une politique de rigueur budgétaire, en repoussant l’âge de la retraite et en augmentant la TVA.

Vice-chancelier d’Angela Merkel ?

Mais aujourd’hui, le duo se transforme en duel et, à 65 ans, Peer Steinbrück, qui incarne la branche modérée de son parti, aaurait aimé former une grande coalition de gauche au gouvernement et empêcher ainsi Angela Merkel de former de nouveau une coalition entre la CDU, le CSU de Bavière et les libéraux du FDP.

Une ambition sans doute inaccessible. Dans l’état actuel des choses, les experts s’accordent à prédire une victoire d’Angela Merkel. Pour ce qui est de l’avenir de Peer Steinbrück, certains l’imaginent tout à fait au poste de vice-chancelier. Le duel pourrait se transformer de nouveau en duo dans le cadre d ‘une grande coalition.

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