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Quand Bruxelles alerte la France sur sa politique fiscale…

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« Les hausses d’impôts en France ont atteint un seuil fatidique », a affirmé le commissaire européen aux Affaires économiques, le Finlandais Olli Rehn, dans un entretien au Journal du Dimanche. « Lever de nouvelles taxes aurait pour effet de casser la croissance et de peser sur l’emploi. La discipline budgétaire doit passer par une baisse des dépenses publiques et non par de nouveaux impôts », a-t-il ajouté.

« Trouver des impôts intelligents »

Et de rappeler les recommandations de la Commission européenne : « La Commission attend des résultats sur trois fronts : la compétitivité – qui est encore trop faible et vous a fait perdre des parts de marché tout en pesant sur les marges de vos entreprises -, une ouverture du marché des services – qui reste protégé par des barrières à l’entrée avec encore trop de professions réglementées – et la fin du quasi-monopole du transport ferroviaire et de l’énergie – où EDF et la SNCF doivent s’ouvrir à la concurrence. »

Si le gouvernement a encore une marge de manœuvre sur les taxes écologiques, il doit « à tout prix éviter » de taxer davantage le travail : « Il faut trouver des impôts intelligents. Si le gouvernement doit imposer de nouveaux impôts en France, il peut le faire au moyen de taxes écologiques à la rigueur », a lancé Olli Rehn, avant de déplorer que « la fiscalité de l’épargne et l’impôt sur les sociétés ont aussi atteint des seuils trop élevés ».

« Je suis très sensible à ce ras-le-bol fiscal »

Le 20 août dernier, le ministre de l’Économie, Pierre Moscovici, avait reconnu que le niveau d’imposition en France commençait à devenir préoccupant : « Je suis très sensible à ce ras-le-bol fiscal que je ressens de la part de nos concitoyens, qu’ils soient des ménages, des consommateurs ou qu’ils soient des entreprises », expliquait-il sur France Inter.

Un avis que ne semble pas partager le Premier ministre : « Il y a toujours la tentation de dire qu’on paye trop d’impôt et en même temps les Français sont attachés à (…) leur service public. La pédagogie est extrêmement importante », a lancé Jean-Marc Ayrault à La Rochelle, ce dimanche.

« L’impôt, une course en avant »

C’est sans surprise que l’opposition est montée à la charge. « Le gouvernement n’a pas le courage de regarder en face les vrais sujets », a expliqué, sur RTL, Nathalie Kosciusko-Morizet. D’après elle, le gouvernement « résout tous les problèmes par une seule solution qui n’en est pas une : l’impôt, qui est une course en avant ». « Je conteste que toute réforme doive finalement se traduire par une hausse de la fiscalité ».

« J’apprécie beaucoup Olli Rehn », a estimé, de son côté Bruno Le Maire, « mais je n’ai pas besoin d’Olli Rehn ou de la Commission européenne pour savoir que, depuis des années, la pression fiscale est trop forte sur les Français ».  Et de conclure : « La seule solution, c’est la dépense massive des dépenses publiques ».

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