Site icon La Revue Internationale

Réchauffement climatique: un ours polaire tué par la fonte des glaces?

[image:1,l]

Il gît au sol, tel un vulgaire tapis posé devant une cheminée. Autour de lui, une plaine déserte, où la neige a laissé place aux cailloux et à l’herbe fraîche. Au loin, un mont transperçant le ciel, duquel des coulées de neige peuvent être aperçues. En arrière-plan, six chercheurs en blouse rouge ne peuvent que constater le corps inanimé de l’animal. Nous sommes dans l’archipel de Svalbard, le plus au Nord du territoire norvégien. Situé dans l’océan Arctique, il est un parfait indicateur des changements climatiques.

Interrogé par le journal britannique, le docteur Ian Sterling, qui a étudié les ours depuis près de quarante années, a examiné le cadavre de cet ours polaire, échoué sur l’un des plateaux de l’archipel. Pour lui, l’animal est mort de faim. Pourtant cet ours était suivi par des chercheurs du Norwegian Polar Institute, qui l’avaient déjà approché en avril dernier. Mais c’est 250 kilomètres plus loin de son habitat naturel qu’ils ont retrouvé la dépouille, trois mois plus tard. C’est un mouvement deux à trois fois plus conséquent qu’à l’habitude.

La surface de la banquise à son plus bas niveau

La cause ? Une fonte des glaces qui a fait disparaître les banquises, habituel terrain de chasse de ces ours polaires qui se nourrissent principalement de phoques. Or si la calotte glaciaire arctique fond dans l’océan, alors elle entraîne avec elle les proies de l’animal, qui se retrouve sans nourriture. Le réchauffement climatique est alors une cause toute trouvée. Avec ce phénomène, c’est l’inquiétude de voir des espèces s’envoler qui s’installe. Aujourd’hui, on compte moins de 25 000 ours polaires sur le globe.

Si la tendance se poursuit dans cette direction, le déclin de cet animal pourrait atteindre les deux-tiers d’ici une trentaine d’années. Affamés, ils doivent désormais parcourir des centaines de kilomètres à la recherche de proies qui, elles aussi, s’amenuisent. Un cercle vicieux où tous sont perdants. Mais l’amaigrissement de la bête n’est pas le seul fait du réchauffement climatique : l’âge (l’espérance de vie d’un ours polaire est d’une petite vingtaine d’années, celui retrouvé était âgé de 16 ans), ainsi que les périodes de reproduction où les mâles doivent combattre pour s’imposer, sont d’autres explications pouvant justifier l’affaiblissement du prédateur qu’il est.

Quitter la version mobile