Site icon La Revue Internationale

Uruguay: un pas de plus vers la légalisation de la marijuana

cannabis-legalisation-uruguay.pngcannabis-legalisation-uruguay.png

[image:1,l]

Dans le projet de loi validé par la Chambre, « le gouvernement pourra être autorisé à vendre de la marijuana », comme l’a rapporté la BBC News, le 1eraoût dernier : « L’Etat assumerait « le contrôle et la règlementation de l’importation, l’exportation, la plantation, la culture, la récolte, la production, l’acquisition, le stockage, la commercialisation et la distribution du cannabis et ses produits dérivés.

Les acheteurs devront être enregistrés dans une base de données et devront avoir plus de 18 ans. Ils pourront en acheter jusqu’à 40 g par mois dans des pharmacies spécialement autorisées ou cultiver jusqu’à six plants de marijuana chez eux ».

La majorité de la population contre le projet

Mais le projet de loi doit faire face à une « opposition féroce », comme l’explique The Economist dans un article intitulé « L’Expérience » : « Le mois dernier, un sondage démontre que 63% des sondés sont contre, et les opposants affirment que la consommation va augmenter. Mais ses partisans clament que la prohibition de cette drogue a causé davantage de problèmes – le crime organisé et les risques de consommation clandestine – que les drogues elles-mêmes ».

The Economist a également publié un article expliquant le projet de loi.

Le débat a commencé l’an dernier, lorsque le gouvernement uruguayen a dévoilé son plan pour dépénaliser la vente contrôlée de marijuana.

Le débat s’est poursuivi en ligne, où les citoyens et analystes d’Uruguay et ailleurs ont examiné les conséquences de la légalisation de la marijuana.

Sur Twitter, Seba Sanchez (@SebaSanchezuy) a fait référence aux récentes initiatives prises par les législateurs uruguayens concernant l’avortement et le mariage homosexuel : « Je vous rappelle que vous prenez part à un moment unique. Les lois sur l’avortement, le mariage homosexuel et la marijuana. Ca se passe ici ».

Choisir entre deux maux

Pendant ce temps, Alejandro Figueredo (@afigue2010) soulignait l’opposition publique au projet de loi : « Quelque chose est à noter quant à ceux qui soutiennent et votent pour la réglementation de la marijuana. Ils se soucient peu de l’opinion des autres ».

Carlos Aloisio a écrit dans son blog Razones y personas : repensando Uruguay (Les raisons et le peuple : repensons l’Uruguay) que la règlementation de la marijuana est « une solution, pas une panacée ». Carlos a examiné le débat national sur le projet de loi et fait valoir que de nombreux Uruguayens ne soutiennent pas le projet de loi car « il nous met dans la situation inconfortable de devoir choisir entre deux maux » : « D’une part, cela signifie accepter que nous avons un problème, et que nous sommes dans la pire situation. D’autre part, cela signifie aussi reconnaître que la réglementation est une solution, mais elle est loin d’être une panacée. Les études internationales sur ce sujet reconnaissent l’absence de solutions ou de prescriptions universelles, et admettent qu’en réalité il n’existe aucun projet optimal. La solution pour l’Uruguay serait de découvrir, ensemble, quelque chose qui nous permettrait d’acquérir des connaissances et de l’expérience sur le problème. Mais pour que cette recherche soit possible, la première étape consiste à règlementer ».

Diriger de manière responsable avec une réglementation réfléchie

Sur Asuntos del Sur, l’analyste chilien Eduardo Vargas a expliqué ce que le projet de loi implique pour la légalisation de la drogue en Amérique latine.

« Le défi est grand pour l’Uruguay. Etre un pionnier n’est pas facile. Cependant, le succès de cette politique dépend aussi du reste de l’Amérique Latine. Les autres pays ont besoin d’initier des modifications majeures quant aux lois sur la drogue. En tenant compte de l’expérience uruguayenne, ainsi que celles des Etats du Colorado et de Washington, ils pourront finalement penser, concevoir et mettre en œuvre des politiques plus humaines, sérieuses et responsables. Il est temps pour notre région de joindre la vision et le pragmatisme qui mènera le pays de Pepe Mujica à diriger de manière responsable, avec une règlementation réfléchie ».

> Lu sur Global Voice

Quitter la version mobile