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168 millions d’enfants travaillent encore dans le monde

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À quelques jours de la Conférence mondiale sur le travail des enfants qui se tiendra du 8 au 10 octobre prochain à Brasilia, l’Organisation internationale du travail (OIT) vient de publier un état des lieux du travail infantile dans le monde intitulé « Mesurer le progrès dans la lutte contre le travail des enfants ».

Malgré des chiffres encore élevés, « les résultats indiquent clairement que nous allons dans la bonne direction », stipule le rapport.

Un tiers de moins par rapport à 2000

« Si nous voulons vraiment mettre un terme au fléau du travail des enfants dans un futur proche, alors nous devons redoubler d’efforts à tous les niveaux. Il existe 168 millions de bonnes raisons pour cela », a déclaré le directeur général de l’OIT, Guy Ryder.

Depuis 2000, le nombre d’enfants de 5 à 17 ans qui travaillent a reculé d’un tiers, passant de 246 millions à 168 millions en douze ans selon les dernières estimations du Bureau international du travail (BIT). L’essentiel des progrès en matière de lutte contre le travail des mineurs a été accompli entre 2008 et 2012 : les chiffres ont reculé de 215 à 168 millions. Selon le rapport, le travail des enfants a reculé de 40 % chez les filles et de 25 % chez les garçons.

98 millions d’enfants travaillent dans le secteur agricole

L’agriculture est l’activité qui utilise le plus les mineurs (98 millions, soit 59 %), suivie des services (54 millions) et de l’industrie (12 millions).

Le travail des enfants dans l’agriculture concerne surtout de petites exploitations agricoles familiales, mais aussi des activités telles que l’élevage, la pêche et l’aquaculture. « L’agriculture est l’un des secteurs les plus dangereux en termes d’accidents du travail, mortels et non mortels et de maladies professionnelles », rappelle le rapport.

Dans le secteur des services, le travail des enfants comprend avant tout le travail informel dans des hôtels et des restaurants, le commerce de rue et d’autres formes de commerce, la réparation automobile et les transports. « Le secteur des services comprend aussi le travail domestique qui rassemble un total de 11,5 millions d’enfants. » Enfin, dans l’industrie, c’est le travail dans la construction et la fabrication qui est principalement concerné.

L’Asie-Pacifique bat des records

En chiffres absolus, le plus grand nombre d’enfants qui travaillent se trouve dans la région Asie-Pacifique (près de 78 millions). Mais c’est l’Afrique subsaharienne qui compte le plus d’enfants qui travaillent par rapport à la population (21 %).

L’Asie-Pacifique est cependant aussi la région qui a enregistré, de loin, le plus fort recul du nombre d’enfants qui travaillent, passant de 114 à 78 millions entre 2008 et 2012. Ce nombre a également diminué en Afrique subsaharienne (- 6 millions) et dans une moindre mesure en Amérique latine et aux Caraïbes (- 1,6 million). Il y a enfin 9,2 millions d’enfants qui travaillent au Moyen-Orient et en Afrique du Nord.

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85 millions d’enfants travaillent dans des conditions dangereuses

Ces progrès sont indéniables, mais pas suffisants pour l’Organisation internationale du travail qui pointe du doigt le nombre encore préoccupant d’enfants travaillant dans des conditions précaires ou dangereuses pour leur santé, leur sécurité et leur développement moral.

« Le travail dangereux des enfants est un travail accompli dans des conditions dangereuses ou insalubres dans lesquelles l’enfant risque d’être tué, blessé ou rendu malade en raison de normes de sécurité et d’hygiène déficientes et d’un mauvais aménagement du travail », rappelle le rapport. « Actuellement, le nombre d’enfants qui effectuent des travaux dangereux s’élève à 85 millions, contre 171 millions en 2000. »

C’est aussi dans la région Asie-Pacifique que l’on dénombre le plus d’enfants travaillant dans des conditions dangereuses ou insalubres (33,9 millions). Suivent l’Afrique subsaharienne (28,8 millions), l’Amérique latine (9,7 millions) et la région Moyen-Orient et Afrique du Nord (5,3 millions).

Choix politiques, éducation et protection : des facteurs de progrès

Parmi les actions qui ont permis de réaliser des progrès dans le combat contre le travail des mineurs depuis le début des années 2000, le rapport signale les choix politiques et les investissements en matière d’éducation et de protection sociale, reconnus comme pertinents pour faire reculer les chiffres du travail des enfants : « La détermination politique des gouvernements, le nombre croissant de ratifications des deux conventions de l’OIT concernant le travail des enfants, des choix politiques forts et des cadres législatifs solides » sont des marqueurs du progrès dans ce domaine.

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