Site icon La Revue Internationale

Affaire du bijoutier niçois: peut-on acheter des fans sur Facebook?

bijoutier_ok.jpgbijoutier_ok.jpg

[image:1,l]

Avec plus d’un million et demi de fans en quelques jours, la page de soutien au bijoutier niçois ne cesse de susciter des interrogations. S’agit-il d’un véritable mouvement populaire ou les chiffres ont-ils été gonflés ? 

Une mobilisation massive sur Facebook

Lancée le 11 septembre, la page Soutien au bijoutier de Nice relaie les articles et messages de milliers d’internautes, bien décidés à soutenir Stephan Turk, le bijoutier niçois mis en examen vendredi 13 septembre pour homicide volontaire et assigné à résidence avec bracelet électronique. Devant l’ampleur de la mobilisation, les internautes et spécialistes s’interrogent sur ces chiffres comme Olivier Cimelière, ex- directeur de la communication de Google France et auteur du Blog du communicant 2.0 qui les trouve « faramineux en seulement quatre jours. »

« Pour faire taire les rumeurs » selon lesquelles les likes proviendraient de l’étranger, l’administrateur de la page a publié, dimanche 15 septembre, une partie des statistiques concernant l’activité du 11 au 13 septembre. Résultat : près de 98 % des likes proviendraient de France.

Des entreprises spécialisées

Cette affaire relance le débat sur l’achat de fans, des indicateurs de popularité sur les réseaux sociaux. Qu’il s’agisse de particuliers ou d’entreprises, certains n’hésitent pas à avoir recours à des entreprises spécialisées pour booster leur nombre de fans sur Facebook,  afin de devenir « seigneur des réseaux », comme le promet Boostic, une agence spécialisée dans le web marketing sur son site. Son objectif : « recruter » des fans sur Facebook et Youtube, pour « redorer le blason de son client sur la toile ». Cette pratique a un coût : pour 100 fans français, le client devra débourser 29 euros, et 39 euros pour acquérir 1 000 fans à l’international.

Les likes sur Facebook : des indicateurs de popularité

Interrogé par JOL Press, Léo Caillart, employé chez Boostic, explique qu’il existe plusieurs types de profils: « Parmi nos clients figurent des étudiants en quête de notoriété, des entreprises qui veulent faire face à leurs concurrents… Mais aussi des musiciens qui veulent acheter des fans pour faciliter ensuite les négociations en radio ou développer les partenariats ». Concrètement, comment cela fonctionne-t-il ? S’agit-il de « faux likes » ou de réels profils ?

« Nous possédons un réseau de pages communautaires Facebook. Chaque jour, nous créons de l’interaction sur ces pages. Avec des techniques de web-marketing, nous arrivons à transférer les internautes présents sur ces pages communautaires sur notre page en leur proposant la vidéo-buzz du moment. Avant de pouvoir voir cette vidéo, l’internaute devra ‘liker’ les pages nos clients. » Mais Léo Caillart tient à préciser : « C’est eux qui font la démarche de cliquer sur le bouton ‘j’aime’. »

Persuadé qu’il y a un vrai buzz autour de cette affaire, Léo Caillart ne croit pas aux faux likes sur la page du joaillier. Selon lui, le prix d’achat des fans, « qui serait très cher », mais aussi le délai de recrutement « très long pour les fans français », attestent qu’il s’agit bien de vrais profils. Autre indicateur : les articles et les contenus relayés sur la page sont largement likés et partagés, précise-t-il.

Quitter la version mobile