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Aminata Touré, une militante pour Première ministre du Sénégal

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À 50 ans, Aminata Touré, dite « mimi », prend la tête du nouveau gouvernement sénégalais. Elle est la seconde femme à occuper le poste de Premier ministre dans le pays, douze ans après Mame Madior Boye. « Le président Macky Sall m’a fait l’honneur de me proposer de diriger la nouvelle équipe gouvernementale […] et j’ai accepté ce poste avec beaucoup d’humilité », a-t-elle déclaré dimanche soir, après une consultation extraordinaire au Palais présidentiel de Dakar.

Le président sénégalais avait annoncé un peu plus tôt la dissolution du gouvernement. S’il n’a pas encore donné d’explications sur les raisons de ce limogeage, les résultats médiocres d’Abdoul Mbaye et de son équipe, en période de troubles économiques et sociaux, ont sans doute poussé Macky Sall à accélérer le processus de remaniement gouvernemental.

Une femme engagée

Diplômée en économie, gestion des entreprises et management international, militante des droits de l’Homme et ancienne fonctionnaire de l’ONU, l’ancienne ministre de la Justice Aminata Touré semble avoir la carrure politique qui convenait au président sénégalais après un Premier ministre jugé trop « banquier et technicien ».

Née en 1962 à Dakar, Aminata Touré a étudié en France, d’abord à Dijon où elle obtient une maîtrise d’économie, puis à Aix-en-Provence où elle sort diplômée en gestion des entreprises, puis se spécialise en management financier international, à Paris.

Militante depuis son plus jeune âge – elle dit avoir démarré ses activités politiques à l’âge de 14 ans au lycée, influencée par son prof d’histoire-géographie – elle s’engage dans les années 80 auprès de la Ligue communiste des travailleurs (LCT), un ancien parti politique sénégalais, qui fusionne en 1988 avec le Mouvement démocratique populaire. En 1993, elle se distingue lors des élections législatives sénégalaises en tant que directrice de campagne de Landing Savané.

Sa carrière à l’ONU

Après avoir travaillé pour le Burkina Faso en tant que conseillère au ministère de la Famille et de l’Action sociale, puis conseillère régionale pour les pays africains francophones pour le compte du Fonds des Nations Unies pour la population (Fnuap), elle poursuit sa carrière onusienne à New York en 2003, nommée directrice du département « droit humain ».

Après sept années passées sur le sol américain, elle finit par retrouver son pays natal en 2010 pour diriger le cabinet de Macky Sall, alors président de l’Alliance pour la République, le parti politique fondé à la suite de son départ du parti du président Abdoulaye Wade.

Justicière

Séduite par le projet politique porté par Macky Sall, dont elle est proche, Aminata Touré participe activement à l’écriture de son programme pour la campagne présidentielle de 2012. La victoire de Macky Sall la propulse à la tête du ministère de la Justice, succédant ainsi à Cheikh Tidiane Sy.

Sa forte personnalité et son rôle remarqué dans la lutte contre la corruption et les biens mal acquis sous la présidence d’Abdoulaye Wade la rendent populaire aux yeux de l’opinion sénégalaise, qui voit en elle une combattante et une justicière – elle a notamment géré le dossier de l’ex-président tchadien, Hissène Habré, accusé de crimes contre l’humanité et en exil à Dakar depuis sa chute en 1990.

Reprise de bâton

Le nom d’Aminata Touré circulait depuis quelques jours dans les médias sénégalais comme potentielle remplaçante du Premier ministre en cas de remaniement. Les rumeurs sont désormais confirmées.

Saluant dimanche soir le « très bon travail accompli » par son prédécesseur à la tête du gouvernement, elle a déclaré qu’elle « reprendrait le bâton pour continuer cette course, une course pour le développement et pour l’amélioration des conditions d’existence » des Sénégalais dans un contexte international « marqué par la crise », s’engageant à « accélérer les actions qui ont été entreprises depuis l’année dernière ».

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