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Au Mali, François Hollande pense-t-il à la Syrie?

19.09.2013 par La Rédaction

François Hollande est accueilli en héros de guerre, ce jeudi 19 septembre à Bamako où il vient en personne féliciter son nouvel homologue, Ibrahim Boubacar Keita. En évoquant la réussite de l’action armée française au Mali, le président français a-t-il une pensée pour la Syrie où il aurait visiblement souhaité reproduire ses premiers faits de guerre ? C’est ce que sous-entendent ses récents propos lors d’une interview télévisée. Comparer l’opération française au Mali a une éventuelle intervention en Syrie, est-ce vraiment judicieux ? La réponse est indéniablement : non.

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Le président Hollande sera l’invité d’honneur du Mali, jeudi 19 septembre, à l’occasion de l’investiture du président Ibrahim Boubacar Keita, élu le 28 juillet dernier. Accueilli en sauveur, le président français parlera, à cette occasion, en chef de guerre et en « ami » du Mali, selon les termes utilisés à l’Elysée, lors d’un discours qu’il devra prononcer, quelques minutes avant celui du nouveau président malien, dans le stade de la capitale malienne.

François Hollande sera acclamé au Mali

Il faut dire que les Maliens, qui l’acclameront sans doute autant qu’Ibrahim Boubacar Keita, voient en lui une sorte de sauveur. Pour le Mali, François Hollande a été l’homme de la situation, celui qui a permis, en quelques mois à peine, l’élimination quasi-totale de la menace djihadiste, le rétablissement de l’ordre constitutionnel dans tout le pays et l’organisation d’une élection présidentielle que tout le monde prédisait désastreuse et qui s’est finalement déroulée sous de très bons auspices.

C’est également en soutien à la reconstruction du pays que François Hollande se rend aujourd’hui à Bamako. Car la mission française n’est pas terminée et aujourd’hui, la France a encore un grand rôle, tant politique qu’économique, à jouer au Mali.

« Depuis ces dernières semaines, de nombreux chefs d’entreprise sont arrivés à Bamako, signe d’un nouvel élan dans les relations franco-maliennes », explique André Bourgeot, chercheur au CNRS et spécialiste du Sahel.

« François Hollande et Ibrahim Boubacar Keita ont un point commun, ils sont tous deux membres de l’Internationale socialiste. Les orientations politiques des deux pays sont relativement proches », indique-t-il encore.

Pas d’inquiétudes en Syrie, nous avons gagné le Mali

Mission accomplie donc, et il semblerait bien que cet élan guerrier ait donné des ailes au président français. En effet, lors de sa prestation sur TF1, dimanche 15 septembre, c’est avec une étrange rhétorique que François Hollande a tenté de comparer l’intervention malienne couronnée de succès à la volonté française de participer à une opération armée en Syrie.

Interrogé par Claire Chazal, le président français a tout d’abord et bien naturellement soulevé le problème djihadiste en Syrie, estimant que la résolution politique du conflit syrien impliquait notamment d’être sûr « que ceux que nous allons installer au gouvernement en Syrie soient des démocrates, car il ne s’agit pas d’installer ceux que nous avons combattu au Mali ou, il y a quelques mois en Libye. »

S’engageant ensuite dans une première comparaison entre la problématique djihadiste en Syrie et le cas de Bachar al-Assad – « ceux que nous considérons comme aussi dangereux que Bachar al-Assad » car « tous les deux, Bachar al-Assad comme les djihadistes sont des massacreurs » – François Hollande a alors tenté de mettre en avant son bilan malien pour justifier une éventuelle intervention en Libye.

« Les Français se sont beaucoup interrogés » sur l’intérêt de s’engager militairement en Syrie, a tout d’abord déclaré le président avant d’estimer que cette inquiétude se justifiait notamment par « l’exemple irakien, où la France n’était pas allée, et heureusement. » Mais également par le souvenir de « cette guerre en Afghanistan, qui a duré onze ans. Puis la Libye, qui n’a pas donné tous les résultats escomptés », avant d’estimer en revanche que l’exemple malien pourrait convaincre les Français que l’armée a un bon succès à son actif qui lui permet de s’engager confiante. « Au Mali, nous pouvons être fiers d’une opération pleinement réussie », a affirmé le président français.

Une affaire de dominos

Cette remarque avait-elle vraiment un sens ? C’est une des questions qui se sont posées à l’issue de la prestation télévisée du président français.

Le succès de l’intervention au Mali tout d’abord. Certes, on peut affirmer que la rapidité d’action des forces françaises associée à une grande efficacité sur le terrain a permis de libérer le nord du pays de la présences des groupes terroristes et islamistes qui sévissaient depuis plusieurs mois.

Mais c’est un succès qui doit encore être tempéré par mesure de précaution, car si les islamistes ont quitté le Mali, l’islamisme n’a pour autant pas disparu et, bien loin d’avoir été éliminé, il s’est dispersé après l’intervention française.

« Le front islamiste s’est déplacé depuis le Mali vers la région tchado-nigériane où les djihadistes bénéficient d’un continuum ethno-religieux transfrontalier favorable », explique ainsi Bernard Lugan, spécialiste de l’Afrique.

Durant les quelques mois de conflit qui ont opposé les forces françaises aux groupes djihadistes, de nombreux membres de ces cellules se sont réfugiés dans le sud de la Libye. « S’y trouve aujourd’hui leur base d’action et ils peuvent, à tout moment, lancer des opérations dans l’ensemble de la zone sahélienne », explique encore Bernard Lugan.

« Aujourd’hui, le Niger, le Tchad et le Cameroun sont menacés, et c’est au Nigeria que la situation est la plus explosive. […] La gangrène s’étend à tout le Sahel. Il fallait s’y attendre », conclut finalement ce spécialiste.

Le baril de poudre moyen-oriental autrement plus dangereux

Mais s’il faut, pour le moment, parler de succès, pourrait-il être transposé à la situation syrienne ? C’est ce qu’induit ensuite le président français. Peut-on réellement penser qu’une intervention française pourrait libérer la Syrie des ennemis de François Hollande, qu’il s’agisse des islamistes, qui représentent environ la moitié des rebelles actifs sur le terrain, ou du régime syrien ? La réponse est unanimement négative.

Le Sahel et le Moyen Orient ont certes un point commun, les problèmes d’un pays retentissent immanquablement sur leurs voisins. C’est ainsi que l’intervention de l’OTAN en Libye a précipité la fuite de cellules djihadistes au nord du Mali.

Toutefois, il y a certaines échelles de valeur à respecter quant à la puissance de ces retentissements. La chute d’un domino peut être autrement plus dangereuse au Moyen Orient que dans d’autres régions du monde.

« Le Moyen Orient est un baril de poudre, et le feu s’en approche aujourd’hui », déclarait le président syrien lors d’une récente interview télévisée. « Tout le monde perdra le contrôle de la situation lorsque le baril de poudre explosera. Le chaos et l’extrémisme se répandront. Un risque de guerre régionale existe », affirmait-il encore.

Sur ce point, le président syrien ne se trompe pas – il connaît bien sa région – et les spécialistes ne peuvent qu’affirmer à leur tour, comme ils le font depuis deux ans, que si le domino de la Syrie tombe au Moyen Orient, c’est évidemment le chaos qui attend la région et les populations.

Liban, Iran, Irak, Israël sont autant de pays directement affectés par le conflit syrien et qui pourraient passer à l’offensive pour défendre leurs intérêts.

Les islamistes ne sont pas uns et indivisibles

Comparer le Mali et la Syrie, c’est également estimer qu’un islamiste combattant au Mali vaut bien un islamiste combattant en Syrie. Or si la similitude du profil de ces deux types de djihadistes a souvent été mise en avant, à juste titre, plusieurs autres éléments ne doivent pas être oubliés.

Lorsque les Français sont arrivés au Mali, ils sont venus à bout de plusieurs centaines de djihadistes, bien qu’aucun chiffre officiel n’ait jamais pu être communiqué. Aujourd’hui, les djihadistes convaincus qui ont survécu aux armes françaises sont donc retranchés à l’étranger tandis qu’une bonne partie de ces Sahéliens qui grossissaient les rangs d’Aqmi, du Mujao ou d’Ansar Dine sont tout simplement retournés chez eux ou dans les camps de réfugiés où vivent encore de nombreux Maliens.

En Syrie en revanche, ces djihadistes qui viennent de tous les pays, notamment d’Occident, sont autrement plus armés et plus nombreux. Directement soutenus par certains pays du Golfe, ils combattent depuis deux ans l’armée syrienne, signe de leur capacité de résistance.

Aujourd’hui, il s’apprêtent à devenir la plus grande force d’opposition au régime syrien sur le terrain, dépassant en nombre l’Armée syrienne libre avec qui ils collaborent néanmoins dans les tranchées.

Comparer l’intervention française au Mali à une éventuelle opération armée en Syrie ? C’est sans aucun doute un jeu dangereux.

La Rédaction


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