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BCE: Mario Draghi envisage un nouveau prêt massif aux banques

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Un effondrement du crédit évité par les deux premiers « LTRO »

Fin 2011 puis début 2012, la BCE était déjà intervenue pour fournir de façon massive les liquidités nécessaires aux établissements financiers. Ces deux opérations de financement à long terme – ou LTRO (Long Term Refinancing Operation) -représentaient un montant de 1000 milliards d’euros de prêt, au taux dérisoire de 1%.

L’intervention de la BCE avait été rendue indispensable par les difficultés des banques à se refinancer sur le marché interbancaire et donc par l’effondrement du crédit en perspective. L’apport de liquidités avait en cela permis le maintien des taux à un niveau peu élevé et donc aux banques de se refinancer plus facilement pour pouvoir par la suite assurer le financement de l’économie réelle.

In fine, les deux premiers LTRO avaient redonné de l’oxygène à un secteur bancaire européen, à l’époque, asphyxié.

Un troisième LTRO à venir ?

Certes, des signes d’amélioration de la situation économique des pays de la zone euro sont bien là, mais la crise n’est pas pour autant derrière nous. La croissance reste atone dans la plupart des pays de la zone euro et la moindre hausse des taux du marché monétaire pourrait venir remettre en question ce fragile équilibre.

Pour rappel, le marché monétaire représente le marché de cout terme sur lequel les établissements financiers (banques, compagnies d’assurance…), les entreprises, mais aussi les Etats peuvent prêter et emprunter des fonds. Si les taux de ce marché remontent trop brusquement, les banques éprouvent des difficultés à se refinancer et ne peuvent plus répondre à leur objectif de financement de l’économie réelle.

Les conditions actuelles poussent les économistes à anticiper une orientation à la hausse des taux d’intérêt, hausse qui pourrait casser la reprise déjà faible que connaissent les pays européens. En effet, du fait du remboursement des deux premiers LTRO, et donc du reflux des liquidités excédentaires qui en découle, les taux du marché interbancaire subissent naturellement un pression à la hausse. C’est ce qu’a indiqué Mario Draghi lundi 23 septembre devant les députés européens, lors de son audition trimestrielle : « Le remboursement des crédits accordés par la banque centrale est certes un signe de normalisation, mais la réduction des liquidités qui en résulte peut renforcer les pressions haussières sur les taux du marché monétaire ».

La BCE se tient donc prête à un possible troisième plan de refinancement à long terme, afin d’éviter un resserrement des conditions de crédit. La possible décision d’un nouveau LTRO n’est évidemment pas anodine et Mario Draghi l’a bien indiqué. Le maintien des taux à un niveau extrêmement bas sur une période prolongée risque de perturber la stabilité financière de la zone, par la création de bulles spéculatives notamment.

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