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Bill de Blasio, un démocrate à la mairie de New York?

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Dans l’attente du terme du troisième et dernier mandat de l’actuel maire de New York, le milliardaire sans étiquette, Michael Bloomberg, les primaires démocrate et républicaine se sont déroulées en vue de désigner les candidats à l’élection du prochain maire de la Grosse Pomme, le 5 novembre prochain.

Et, alors que le candidat républicain Joe Lhota, ex-patron du réseau de transports publics de New York, a remporté, sans surprise, les primaires républicaines avec 52,4 % des voix, le choix du candidat démocrate créait bien plus de suspens. C’est finalement l’Italo-Américain de 52 ans, Bill de Blasio, qui a terrassé ses adversaires en récoltant plus de 40 % des voix, ce qui lui garantit l’investiture démocrate sans passer par un deuxième tour. Un deuxième décompte aura lieu dans les prochains jours pour à nouveau vérifier que la barre fatidique des 40 % a bien été dépassée.

Un anti-Bloomberg qui lutte contre les inégalités

Mal placé dans les sondages en début de campagne – 4e en juillet -, sa progression spectaculaire a pris de cours les analystes politiques. Contrairement à ces deux adversaires principaux, Christine Quinn et Bill Thompson, il semble avoir compris le désir de changement des New-Yorkais, après douze ans de Michael Bloomberg, ce riche divorcé septuagénaire. Sa campagne a ainsi été en rupture totale avec la politique du maire sortant.

Se présentant lui-même comme l’anti-Bloomberg, Bill de Blasio dénonce les inégalités croissantes entre les riches et les pauvres de New York – où 46 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté – et reprend à sa sauce le titre du célèbre roman de Charles Dickens, Le Conte de deux cités. A cet effet, il a d’ailleurs proposé d’augmenter les impôts pour les revenus supérieurs à 500 000 dollars (377 000 euros), afin de financer l’école maternelle pour tous en dessous de 4 ans et de créer 200 000 logements à loyers modérés. Une promesse irréaliste pour ses adversaires qui considèrent qu’il y a peu de chance que cette mesure soit acceptée par les élus de l’Etat.  

Le mouvement Occupy Wall Street et la grève des fast-foods sont une des cibles déterminantes de sa campagne qui a pour slogan : « Votez de Blasio, leader progressiste, il redonnera les clés de New York à chacun d’entre nous ; pas seulement à Wall Street et aux puissants. »

Un géant charismatique de gauche

Ancien directeur de campagne d’Hilary Clinton lors de son élection au Sénat en 2000 et actuel chef du bureau des plaintes de la Grosse Pomme, Bill de Blasio a également su séduire l’électorat démocrate new-yorkais qu’il soit blanc, latino ou noir, homme ou femme, et vivant à Brooklyn, dans le Queens ou à Manhattan – le fief de Christine Quinn -, seul le Bronx lui a résisté. 

Dans sa croisade contre les discriminations raciales, ce géant de 1,95 mètre dénonce notamment les contrôles au faciès controversés – « stop and frisk » – de la police qui visent essentiellement les jeunes Noirs et les Latinos – la moitié de la population de la métropole.

Il n’a pas non plus hésité à mettre en avant sa famille, avec qui il vit à Park Slope, un quartier bobo de Brooklyn. Ses deux adolescents à la coupe afro, et sa femme, la poète afro-caribéenne Chirlane McCray – qu’il a rencontrée en 1991 lors de la campagne du premier maire afro-américain de New York, David Dinkins – illustrent parfaitement la nouvelle génération moderne et métissée de la Grosse Pomme.

Bisexuelle et fière de l’être, sa femme a su également attirer l’électorat de Christine Quinn, adversaire démocrate qui se voyait déjà comme la première femme homosexuelle élue maire de New-York.

Mille fois moins riche que le maire sortant et dépourvu de soutien médiatique comme l’était Christine Quinn, Bill de Blasio est parvenu à sortir son épingle du jeu. Reste à savoir si sa stratégie sera également payante le 5 novembre prochain, lors des élections à la mairie de New York. 

Son discours, le soir de sa victoire aux primaires démocrates à la mairie de New-York, le 9 septembre :

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