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Bizutage: un acte humiliant et dégradant qui laisse des séquelles

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Une jeune femme, étudiante en médecine vétérinaire à Liège, est restée deux jours dans le coma après avoir bu plusieurs litres d’eau lors d’un bizutage. Victime d’un œdème cérébral, la jeune femme est aujourd’hui hors de danger. Ses parents vont porter plainte.

« Le bizutage peut aller très loin »

Classes prépa, grandes écoles, universités, clubs de sports… Du jet de farine aux défis les plus dégradants, « le bizutage peut aller très loin », constate Jacqueline Vecchioni, co-présidente de l’Association contre le Bizutage (ACB). Parmi les témoignages qu’elle reçoit, il y a ceux de jeunes qui se sont vu écrire des obscénités sur le corps, ou ceux contraints de ramper dans des excréments, raconte-t-elle à JOL Press. « En procédant à de tels actes de domination, d’humiliation, d’incitation à des actes dégradants, les auteurs ne respectent pas l’être humain et incitent à la soumission », estime la co-présidente.

Des journées de « pseudo intégration »

Aujourd’hui, trois associations luttent contre le bizutage en France, pratique réprimée par la loi du 17 juin 1998 – à l’initiative de Ségolène Royal – et passible de prison avec sursis. Ces organisations mettent en garde sur le vrai danger aujourd’hui : les week-ends d’intégration – où l’alcool coule à flots -, des séjours souvent déguisés pour pratiquer le bizutage. « Il n’y a que la formulation qui a changé », estime Jacqueline Vecchioni.

Pour Marie-France Henry, présidente du Comité contre le bizutage (CNCB), il est fondamental que les familles et les étudiants interpellent les directeurs des établissements pour savoir ce qu’il se passe vraiment lors de ces week-ends d’intégration. Car les séquelles des bizutages peuvent être tragiques. 

Traumatismes

« Il y a des séquelles physiques et psychologiques pour la personne victime de bizutage, mais également pour sa famille », indique Marie-France Henry. « Il y a un vrai traumatisme : nous recevons des dizaines de témoignages de personnes anéanties. » Ces actes humiliants et souvent obscènes poursuivent les bizutés pendant tout leur cursus universitaire.

Impunité

Bien que le bizutage soit délit puni par le code pénal depuis 15 ans maintenant, les textes de lois ne sont pas respectés, selon l’ACB : « Les bizuteurs sont couverts par l’impunité. » Malgré les preuves vidéo ou sonores que les associations envoient aux administrations, celles-ci n’appliquent pas les sanctions nécessaires : «  Les responsables nous répondent que sur des centaines d’étudiants, il y en a seulement deux ou trois qui dérapent », déplore Jacqueline Vecchioni. « Or le bizutage n’est pas un dérapage : c’est quelque chose de très organisé, de très structuré et très violent », poursuit-elle.

L’autre risque, c’est que le bizuté devienne à son tour bizuteur. D’où l’importance de mettre en place des cellules psychologiques pour enrayer ce cercle vicieux. Le travail de prévention est également nécessaire pour ces associations, afin de mettre en garde les lycéens, qui souvent ne sont pas conscients des dangers que représente le bizutage.

Article rédigé par Louise Michel D. 

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