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Compétitivité et innovation: la France à la traîne?

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Connu pour ses réunions annuelles dans la petite station de ski huppée de Davos, en Suisse, le World Economic Forum (Forum économique mondial) a publié, mercredi 4 septembre, un palmarès des pays les compétitifs.

Dégringolade de la France

La France occupe peut-être la cinquième place du classement des grandes puissances économiques mondiales, si l’on s’en tient à son PIB, mais en termes de compétitivité, elle dégringole à la 23ème place du classement.

En un an, la France a perdu deux places dans le palmarès établi à partir de 100 indicateurs pour 148 pays étudiés. À la 15ème place en 2010, l’Hexagone était déjà passé à la 18ème place en 2011 et à la 21ème place en 2012.

Si elle est 4ème en matière d’infrastructures, 5ème pour ses écoles de commerce et de gestion ou 15ème pour l’enseignement supérieur en mathématiques et en sciences, elle quitte sa place de leader en matière de poids des règlementations (130ème), de relations entre patrons et salariés (135ème) ou d’incitations fiscales à l’investissement (137ème).

La Suisse, n°1 de la compétitivité

La Suisse reste, pour la cinquième fois, en première position du classement, suivie par Singapour, la Finlande, l’Allemagne, les États-Unis, la Suède, Hong Kong, les Pays-Bas, le Japon et le Royaume-Uni.

Selon le rapport du Forum économique mondial, « l’environnement macroéconomique de la Suisse est l’un des plus stables du monde alors que beaucoup des pays voisins sont confrontés à des difficultés ».

Cependant, les experts estiment que « les litiges sur la fraude fiscale et les pressions continues d’autres pays laissent entrevoir la fin du secret bancaire, ce qui devrait imposer d’autres ajustements ».

BRICS : des résultats contrastés

Les pays émergents connaissent des résultats contrastés : la Chine parvient à maintenir son rang (29ème) et la Russie progresse de deux places – elle passe en 64ème position. Mais  l’Afrique du Sud (53ème), le Brésil (56ème) et l’Inde (60ème) baissent de manière générale.

L’Europe doit faire des efforts

Si les pays du nord de l’Europe restent en bonne position, la crise économique a fait vaciller les autres. Le rapport recommande ainsi aux pays du sud comme l’Espagne (35ème), l’Italie (49ème), le Portugal (51ème) et la Grèce (91ème) de « remédier aux manques d’efficacité et de flexibilité de leurs marchés, de promouvoir l’innovation et l’accès au financement afin d’améliorer la compétitivité de l’ensemble de la région ».

Pour le Forum économique mondiale, la lutte contre l’endettement public et l’éclatement de l’euro ont, en effet, « détourné l’attention des problèmes structurels et plus fondamentaux liés à la compétitivité ».

Douze piliers

Le classement, qui croise une centaine d’indicateurs économiques, s’appuie sur douze « piliers » pour mesurer la compétitivité : les institutions, les infrastructures, l’environnement macroéconomique, le système de santé et le système éducatif primaire, l’enseignement supérieur et la formation professionnelle, le bon fonctionnement des marchés de produits et de services, l’efficience du marché du travail, le développement des marchés financiers, le savoir-faire technologique, la taille du marché, l’organisation intra et inter-entreprises et enfin, l’innovation.

Pour Klaus Schwab, fondateur et président du Forum économique mondial, « l’innovation est fondamentale pour déterminer la capacité d’un pays à assurer sa prospérité future ». « La distinction classique entre pays « développés »et « moins développés » » devrait, par ailleurs, « progressivement s’estomper » dans les années à venir.

Palmarès de la compétitivité mondiale : 

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