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Dictature de Pinochet: quand le Chili fait son mea culpa

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« L’heure est venue de demander pardon aux victimes, à leurs proches et à la société chilienne. […] Le pouvoir judiciaire aurait pu et aurait dû faire beaucoup plus », ont déclaré les juges mercredi soir.

« Nous devons le dire et le reconnaître clairement et avec force : le pouvoir judiciaire – et, en particulier, la Cour suprême de l’époque – a manqué à son devoir de garant des droits fondamentaux et de protection des victimes face aux abus de l’État », ont-ils ajouté.

Beaucoup de complices passifs

Cette déclaration historique intervient alors que le Chili célèbre à la fois la prise de pouvoir du président socialiste Salvador Allende, le 4 septembre 1970, et le quarantième anniversaire de sa mort lors du coup d’État militaire perpétré par le général Pinochet, le 11 septembre 1973.

La semaine dernière, le président chilien de droite Sebastian Piñera déclarait qu’il y avait eu « beaucoup de complices passifs qui savaient et n’ont rien fait ou n’ont pas voulu savoir » pendant les dix-sept années de dictature, accusant notamment certains journalistes de n’avoir pas écrit « ce qui correspondait à la vérité ». Plus de 3 000 personnes sont mortes ou ont disparu entre 1973 et 1990, et des dizaines de milliers de personnes ont été emprisonnées ou torturées.

La Cour suprême a appuyé le coup d’État

Le président de la Cour suprême chilienne, Hugo Dolmetsch, a réagi mercredi sur CNN Chile, reconnaissant qu’à l’époque « la Cour suprême avait appuyé le coup d’État ».

Il a cependant estimé qu’il ne pouvait pas encore demander pardon en son nom ni en celui de la Cour suprême, le sujet n’ayant pas encore été débattu par son administration. Il n’a toutefois pas écarté cette possibilité, déclarant qu’il faudrait « décider si oui ou non il faut le faire, mais quelque chose va se passer à ce sujet »

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