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Erna Solberg, l’Angela Merkel norvégienne

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Selon les derniers sondages publiés vendredi, la coalition de la droite populiste norvégienne, qui pourrait remporter plus de 90 sièges au parlement, est la grande favorite du scrutin.

Future Première ministre ?

Erna Solberg, à la tête du parti conservateur de centre-droit Høyre, a déjà exprimé son souhait de former un gouvernement avec l’ensemble des partis de droite – le Parti du progrès (FrP), le Parti chrétien populaire (KrF) et le Parti libéral (V).

« Je préfère une coalition de quatre partis, je préfère diriger un gouvernement qui dispose d’une majorité au parlement » a déclaré celle qui pourrait bien devenir la nouvelle Première ministre de Norvège, succédant ainsi à son opposant travailliste, Jens Stoltenberg.

« Angela est une femme talentueuse, un modèle »

À 52 ans, la dirigeante du principal parti conservateur de Norvège, diplômée en économie à l’Université de Bergen, représente le comté de Hordaland (centre-ouest du pays) au Parlement norvégien depuis 1989.

Elle a déjà été ministre des Affaires locales et du développement régional sous le second gouvernement du Premier ministre Kjell Magne Bondevik, entre 2001 et 2005. À la tête de son parti depuis 2004, elle est une grande admiratrice de la chancelière allemande, Angela Merkel, comme le rappelle le Financial Times.

L’année dernière, elle déclarait même : « [Angela] est une femme talentueuse, un modèle ». Les deux ont dû affronter un leader charismatique  de centre-gauche : Jens Stoltenberg en Norvège et Gerhard Schröder en Allemagne en 2005, qui ont tous deux gouverné pendant deux mandats. Les deux femmes étaient également des « outsiders », débarquées de régions éloignées des bases traditionnelles de leur parti : Erna Solberg vient de la côte ouest de la Norvège et non d’Oslo, et Angela Merkel de l’est de l’Allemagne.

« Elle a transformé le parti »

Lors des élections de 2009, les Conservateurs avaient écrasé une défaite cinglante, relégués en troisième position au Parlement. Si beaucoup pensaient qu’elle quitterait la tête du parti, Erna Solberg a fait face aux critiques et maintenu le cap, jusqu’à remporter un grand nombre de voix lors des élections locales de 2011.

« Erna Solberg a transformé le parti, alors qu’il avait l’habitude d’avoir un discours très idéologique sur les marchés financiers […]. Elle a changé le parti formé de l’élite d’Oslo en un parti axé sur l’ouest de la Norvège, où se situe la grande industrie norvégienne », explique Frithjof Jacobsen, un commentateur politique qui écrit un livre sur Erna Solberg.

Contrairement à la chancelière allemande qui avait remporté de justesse l’élection de 2005, Erna Solberg semble cette fois-ci en bonne posture pour les élections norvégiennes, caracolant en tête des sondages.

Iron Erna

Surnommé « Jern-Erna » en norvégien (ou « Erna de fer »), cette femme au caractère bien trempé et à la volonté d’acier souhaite avant tout se concentrer « sur la réduction des coûts qui pèsent directement ou indirectement sur ​​les entreprises », a-t-elle récemment déclaré, préoccupée par la façon dont le secteur pétrolier, l’une des premières richesses du pays, pourrait faire de l’ombre aux autres industries norvégiennes.

Si elle est élue Première ministre, ses priorités pour ses 100 premiers jours de mandat seront l’éducation – en particulier l’amélioration de l’enseignement des sciences et des mathématiques – l’amélioration de l’accès aux soins de santé et l’investissement dans les infrastructures.

Elle a également proposé des réductions d’impôts et des grands changements dans certains groupes appartenant à l’État : les conservateurs examinent notamment la question de partager le fonds de 750 milliards de pétrodollars – le plus grand fonds souverain du monde – et de privatiser au plus vite plusieurs entreprises.

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