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Et si l’offensive de la filière vin contre le gouvernement n’était pas fondée?

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« Nous ne pouvons accepter d’être considérés comme des dealers. La stratégie des Bisounours, c’est fini », lançaient jeudi le président, Bernard Farges, et le vice-président, Allan Sichel du Conseil interprofessionnel du vin de Bordeaux (CIVB) à l’occasion de leur conférence de presse de rentrée. A l’origine de cette colère, les propositions de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (MILDT) mentionnées dans le plan de lutte contre la drogue et les conduites addictives qu’elle vient de remettre au gouvernement.

Levée de boucliers de la filière vin

Les cinq mesures envisagées contre le vin et mises en lumière par le CIVB sont les suivantes.

– Interdiction de parler du vin sur Internet 

– Interdiction de parler positivement du vin dans les médias 

– Taxation du vin au nom de la santé publique

– Radicalisation du message sanitaire

– Durcissement des mentions sanitaires sur les étiquettes

Face à ces mesures, la filière vin a lancé une offensive de grande envergure :

– Le lancement du site « Ce qui va vraiment saouler les Français », qui a été partagé des milliers de fois sur les réseaux sociaux (le site comptait 40 000 visiteurs uniques pour la seule journée de jeudi). « On s’apprête, en France, à lutter contre le vin et non plus seulement contre la consommation excessive d’alcool. Désormais assimilé à une drogue, le vin serait jugé nocif dès le 1er verre. Ce site présente les mesures envisagées, ou déjà annoncées, et leurs conséquences. Pour que les Français se fassent leur opinion, comprennent notre inquiétude et rejoignent notre mobilisation », peut-on lire d’emblée.

– Une conférence de presse, relayée sur les réseaux sociaux, pendant laquelle Bernard Farges et Allan Sichel, arborant un tee-shirt « cequivavraimentsaoulerlesfrancais », ont attaqué le gouvernement avec un discours incisif : « Nous sommes en France 500 000 professionnels fiers d’une tradition bimillénaire. Nous exportons pour 7,8 milliards d’euros par an, soit l’équivalent de 150 avions Rafale ! Malgré cela, on nous met constamment des bâtons dans les roues. »

Une opération de communication qui a très bien fonctionné.

Réponse de la MILDT

Selon la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie, toute cette affaire est grotesque car quatre des mesures dénoncées par le CIVB n’apparaissent pas dans le plan de lutte contre la drogue et les conduites addictives. Mais la filière vin n’est pas partie de rien ? « Non, en effet », nous précise-t-on à la MILDT. « Toute cette affaire est partie d’une coquille qui s’est glissée dans la version finale que nous avons publiée sur notre site. Il n’a jamais été question d’interdire la promotion en ligne du vin, c’est une erreur de notre part. »  La faute a donc été corrigée.

Mais d’où viennent alors cinq mesures envisagées contre le vin ? Du rapport Reynaud sur « Les dommages liés aux addictions et les stratégies validées pour réduire ces dommages », remis à Danièle Jourdain-Menninger, présidente de la MILDT. « Les quatre premiers points que dénonce la filière vin n’ont pas été retenus par le gouvernement. Seule la cinquième proposition est exacte, le gouvernement voudrait que le pictogramme sur l’interdiction de boire pour une femme enceinte soit plus gros », se défend la MILDT. Alors beaucoup de bruit pour rien ?


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