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Etats-Unis: bientôt des chasseurs de drones au Colorado?

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« Nous ne voulons pas de drones chez nous ! »

Deer Trail, bourgade de 600 âmes située à une cinquantaine de kilomètres à l’est de Denver, pourrait bientôt autoriser la chasse aux drones. L’idée vient d’un habitant, Phillip Steel, qui a lancé une pétition contre l’usage de ces appareils sans pilotes au dessus de la ville : « Nous ne voulons pas de drones chez nous », lance-t-il, avant de mettre en garde: « s’ils volent au-dessus de notre ville, ils se feront détruire ». Dénonçant la « société de surveillance », il a lancé l’idée d’un permis de chasse pour ces engins volants, qui constituent selon lui une « menace pour l’idée traditionnelle américaine de liberté », rapporte le Dailycaller

Le conseil municipal s’est penché, le 6 août dernier, sur une ordonnance légalisant ce permis de chasse. Si le texte est voté, les personnes de plus de 21 ans devront débourser 25 dollars en échange de ce permis. Ces licences seront « remises sur une base anonyme » à ceux qui sont en mesure de « lire et de comprendre l’anglais ». En outre, le texte de l’ordonnance stipule que les permis ne seront valables « que dans les limites géographiques de la ville de Deer Trail au Colorado » rapporte CNN.

« Une grande source de revenus pour la ville »

Autre fantaisie de la municipalité : offrir une récompense allant de 25 $ à 100 $ aux « chasseurs de drones » pour chaque engin démoli avec un fusil de chasse de calibre 12. « Ce serait une grande source de revenus pour la ville » estime Phillip Steel. Avis partagé par l’employée de mairie Kim Oldfield, qui estime que cette ordonnance pourrait être très bénéfique pour la ville : « cela pourrait effectivement être quelque chose pour aider à financer un centre communautaire ou construire certaines routes » a-t-elle expliqué à CNN. Elle aurait déjà reçu plus de 1000 demandes pour obtenir le fameux permis.

Extrait de la campagne sur Facebok contre l’usage des drones au dessus de la ville de Deer Trail, au Colorado :

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L’utilisation civile des drones : un problème éthique ?

L’utilisation civile des drones, autorisée pour le moment dans le cadre de la recherche aux Etats-Unis, devrait connaître un essor important dans les prochaines années. Moins coûteux que les hélicoptères, ces appareils sans pilotes ont également l’avantage de pouvoir atteindre des zones difficiles d’accès.

Les détracteurs de cette nouvelle technologie mettent en avant l’atteinte à la vie privée qu’ils représentent. Le professeur américain Matt Waite, qui a lancé le « Drone Journalism Lab » à l’université du Nebraska, reconnaît que l’usage civil des drones peut poser des « problèmes éthiques et avoir une incidence sur la vie privée », mais c’est aussi le cas « des appareils photos sur les téléphones » rappelle-t-il. « Face au développement des caméras sur les téléphones, les gens se sont alarmés, pensant que les gens seraient photographiés à leur insu dans les vestiaires ou dans leur salle de bain. Comme les autres technologies, il peut y avoir un abus de l’utilisation des drones. Mais ces engins volants peuvent également être utilisés à bon escient, à des fins utiles ».

Pour Matthew Dickinson, conseiller technique sur le projet des drones à l’Université du Missouri, le principal problème qui se pose c’est que « beaucoup de gens associent le drone à un usage militaire. La majorité des gens pensent que les autorités vont utiliser ces appareils pour les espionner ». « Aujourd’hui, les drones commencent juste à évoluer. Si nous nous penchons sur l’histoire de n’importe quelle nouvelle technologie, lorsqu’elle a été introduite, les gens doivent prendre le temps de comprendre comment elle fonctionne et comment elle peut être utilisée » expliquait-il à JOL Press en juin dernier.

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