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François Hollande très attendu par les syndicats à Florange

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C’est donc une visite risquée politiquement que François Hollande a choisi de faire ce jeudi 26 septembre à Florange (Moselle), à la rencontre des salariés d’ArcelorMittal. C’est sur ce site, fermé depuis avril 2013, que le candidat PS avait suscité l’espoir en promettant de sauver l’usine. Si maire PS de Florange, Philippe Tarillon, espère que « cette visite sera aussi l’occasion de montrer que Florange n’est pas qu’un champ de ruines, qu’il y a aussi des usines qui tournent », le chef de l’Etat souhaite, lui, montrer aux métallurgistes qu’il ne les a pas oublié et qu’il ne se conduit pas comme son prédécesseur à Gandrange. Mais sera-t-il convainquant ?

Un courage politique salué

« Nous n’avons pas demandé à ce qu’il revienne. Il prend un risque et nous osons espérer qu’il aura un projet en poche. Il sera jugé par rapport à ses propositions », a indiqué au JDD , un responsable CGT de l’aciérie, Lionel Buriello. « François Hollande doit prendre la parole devant les salariés et leur parler concrètement comme il l’avait fait pendant la campagne présidentielle. Florange n’est pas un zoo, mais une usine qui a morflé pendant 24 mois », a-t-il ajouté.

La CGT a par ailleurs appelé à un rassemblement devant les « Grands bureaux », François Hollande rencontrera la direction d’ArcelorMittal et les représentants du personnel. Selon le responsable syndical, le chef de l’Etat s’est rendu coupable de complicité avec la famille Mittal, en mettant en place un « génocide social ». « Forcément, il y a encore beaucoup de rancœur », a-t-il prévenu.

Edouard Martin ne veut pas uniquement « serrer des mains »

Le 29 août dernier, le syndicaliste CFDT Edouard Martin, porte-parole médiatique des métallos, indiquait, sur RTL, que si l’intention du président « était uniquement de venir serrer des mains et de se faire un coup de com’ sur notre dos, il ne valait mieux pas prendre ce risque-là ». Aussi espérait-il que François Hollande allait « venir annoncer des choses supplémentaires, des choses nouvelles, parce que nous sommes toujours amers à cause de l’accord de Matignon qui a été signé entre le Premier ministre et monsieur Mittal », en novembre 2012.

« Nous avons maintenant deux ennemis : le gouvernement et Mittal », tonnait-il en décembre dernier. Jean-Marc Ayrault avait, en effet, accepté l’arrêt des hauts fourneaux, à condition qu’il n’y ait pas de plan social et qu’il y ait une activité alternative mise en place, à savoir le captage et le stockage de CO2.

Hollande à Florange « n’effacera pas l’affront »

Pour le secrétaire général de FO, Jean-Claude Mailly, le retour de François Hollande à Florange est une visite « à risques » et qui « n’effacera pas l’affront que les salariés ont ressenti » à la fermeture des hauts fourneaux du site d’ArcelorMittal. « Il prend un risque en ce sens où il avait pris des engagements pendant la campagne et in fine même si sur le plan social il y a eu des négociations, il y a une grosse déception puisque les hauts-fourneaux ont fermé », a expliqué le leader de Force ouvrière, dimanche, lors d’une émission RMC-BFM TV-LePoint.

« On va écouter ce qu’il a à nous dire et on réagira après », a lancé de son côté Frédéric Weber, délégué FO. C’est justement FO qui avait été à l’origine de la stèle qui avait été posée sur le site, en avril, avant d’être immédiatement retirée par la mairie de Hayange, ville voisine de Florange. On pouvait y lire : « Ici reposent les promesses de changement de François Hollande faites aux ouvriers et leurs familles à Florange ».

ArcelorMittal s’est engagé à investir 180 millions d’euros en cinq ans à Florange, au terme d’un accord signé le 30 novembre 2012 avec le Premier ministre qui entérinait l’arrêt de la filière liquide et la suppression de 629 emplois sur 2800.

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