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Galerie Kamel Mennour: à découvrir!

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Bonjour M’ssieurs-Dames,

Kamel Mennour célèbre galeriste parisien spécialisé dans l’art contemporain a inauguré sa deuxième galerie à St Germain des Prés avec l’exposition  » Another  » de Pier Paolo Calzolari. Sculpteur et performer italien né en 1943 à Bologna. J’ai découvert Pier Paolo au Castello di Rivoli en 1994 ( à côté de Turin).

Pier Paolo Calzolari, figure emblématique de l’art contemporain italien, acteur du mouvement de l’Arte Povera (Art pauvre ) Seulement 12 artistes italiens sont estampillés Arte Povera. ( ça me fait penser au Groupe Octobre avec Prévert )

Arte Povera est une « attitude » prônée par des artistes italiens depuis 1967. Etre un artiste Arte Povera, c’est adopter un comportement qui consiste à défier l’industrie culturelle et plus largement la société de consommation, selon une stratégie pensée sur le modèle de la guérilla.

Dans ce sens, Arte Povera est une attitude socialement engagée sur le mode révolutionnaire.

Ce refus de l’identification se manifeste par une activité artistique qui privilégie elle aussi le processus, autrement dit le geste créateur au détriment de l’objet fini. Processus qui consiste principalement à rendre signifiants des objets insignifiants.

Arte Povera utilise des produits pauvres (d’où son nom) : du sable, des chiffons, de la terre, du bois, du goudron, de la corde, toile de jute, des vêtements usés, etc. et les positionne comme des éléments artistiques de composition.

Le refus et l’identification et la prise de position politique se manifestent par une activité artistique qui privilégie le processus de création le geste à l’objet lui-même.

L’Arte Povera est un art qui se veut insaisissable, puisqu’il résiste à toute tentative d’appropriation en condamnant l’identité de l’objet. Il participe pleinement de l’utopie contestataire de la fin des années 1960 et revendique à sa manière une tendance de l’art contemporain italien face à la suprématie du marché de l’art américain.

Revenons à Pier Paolo, son art s’inspire d’une vision franciscaine du monde, laquelle envisageait d’établir un rapport d’égalité entre les êtres ( qu’ils soient humains ou animaux ). Si bien qu’il se caractérise par des effets d’horizontalité rappelant à certains égards la scène d’un théâtre. Dans une exposition de Calzolari, chaque oeuvre concourt à dérouler la trame d’un drame, d’un rêve, d’un mystère. Cette dimension théâtrale se déploie dans des performances étranges peuplées d’animaux albinos, mais aussi de sculptures. Calzolari a souvent comparé son oeuvre à un temple, dans lequel les sculptures ne sont  » jamais envisagées comme un acte clos…, mais plutôt comme les diverses parties d’un organisme entamant une conversation ». Voilà pourquoi chacune de ses expositions prend la forme d’une cérémonie onirique. Car c’est bien de la capture d’un rêve qu’il s’agit.

 » Quando il sognatore muore che ne è del sogno »Quand le rêveur meurt, que reste-il du rêve ?  » s’interroge l’artiste. 

Pier Paolo Calzolari
Untitled (Iron pall – Tealights – Copper pall)1989-1990
Cuivre, plomb, fer, bois, bougies, unité de réfrigération (moteur de réfrigérateur)
360 x 140 x 8 cm chaque

Pier Paolo développe depuis les années 60 une oeuvre atypique qui s’articule autour de quelques matériaux récurrents : la feuille de tabac, le sel, le feu, le givre, le cuivre ou encore le plomb. Ils jouent un rôle dans un univers très personnel défini par une poésie hermétique et alchimique, où chaque élément à la fois subit et produit des transformations. Le sel et la glace conservent, mais ils peuvent à l’occasion brûler comme le feu. Par ailleurs, le givre, généré par d’antiques moteurs de réfrigérateurs, et gagnant les plaques de métal à la manière d’un virus, évoque la blancheur du marbre vénitien frappé par le soleil de midi.

En regardant les yeux de Pier Paolo, j’ai compris que les vrais artistes se distinguent par les yeux.

Le visiteur participe de façon active à la lecture car la sollicitation des sens va au-delà de la vue : selon Calzolari 

Quel bonheur dans ce monde de bruts, d’égoïsme et de prétention de rencontrer encore de grands artistes comme Pier Paolo Calzolari  » C’est un Maestro « .

Je vous invite à aller découvrir son oeuvre jusqu’au 26 octobre dans les deux galeries Kamel Mennour :

6, rue du Pont de Lodi et 47 rue Saint-André des Arts. Paris 6ème.

Voici un aperçu de l’esprit de Pier Paolo Calzolari

Il mio letto – cosi come deve essere . Mon lit, tel qu’il devrait être.

Pier Paolo Calzolari

Il mio letto cosi come deve essere, 1968

Cuivre, laiton, mousse, bronze. 35 x 175 x 150 cm

 Mon coup de coeur :  Lago del cuore – Lac du coeur

Pier Paolo Calzolari
Lake of the heart (Lobe-shaped) / Lago del cuore, 1968
Feuilles de tabac « Virginia », étain vierge
40 x 320 x 3 cm
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