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«Gare du Nord»: Immersion dans la plus grande gare d’Europe

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La Gare du Nord comme si vous y étiez

Comme dans les autres webdocumentaires, le projet cross média Gare du Nord mélange différents supports: photographies, bandes sons et vidéos et dessins. En scrollant avec sa souris,  l’internaute pourra se balader virtuellement dans la gare, arpenter les cinq niveaux, les 44 escalators et les 37 guichets. Pendant son voyage souterrain, le spectateur pourra faire la rencontre de plusieurs personnages en cliquant sur les vidéos : sans abris,  agent de la SNCF, voyageurs: dans la gare toutes les couches de la société se croisent. 

Six mois d’immersion 

Claire Simon a passé six mois dans la gare du Nord pour pouvoir restituer à l’écran l’atmosphère de la première gare ferroviaire d’Europe où transitent chaque jour 700 000 personnes. La cinéaste a fait du repérage et s’est imprégnée des lieux  en notant d’abord ses impressions sur des carnets, puis en effectuant des prises de sons avec des micros pour saisir l’ambiance des cinq niveaux de la gare. « Ensuite nous avons retranscrit et nous nous sommes lus les textes tous ensemble. C’est à cette étape que l’idée de faire un projet plus grand est apparu, il y avait une telle matière ! La première forme qui m’est venue est le théâtre – la pièce est écrite et répétée mais bute sur des aspects financiers – puis la fiction », explique la réalisatrice.

La gare, « une métaphore de notre vie » pour Claire Simon

Dans son projet non linéaire, Claire Simon fait surgir l’errance, la solitude, le stress ou la nervosité palpables dans ce lieu de passage. Pour elle, « la gare est une métaphore de notre vie » :  « On arrive, on traverse, on part : ça correspond au séjour sur Terre. Je pensais toujours à ça, au Jugement dernier, à la Porte des Enfers. Sans l’aspect cauchemardesque de l’Enfer, mais dans l’idée d’un passage, d’une porte vers l’inconnu. La gare est un non-lieu entre la ville et l’ailleurs, et souvent on imagine que les rails sont les rives du Styx » explique-t-elle.

Une fiction à voir au cinéma

En plus du projet transmédia, la réalisatrice propose un long-métrage à découvrir au cinéma le 4 septembre.  Claire Simon livre ici une histoire d’amour entre Mathilde,  une prof d’histoire atteinte d’un cancer – interprétée par Nicole Garcia – et Ismael (Reda Kateb), un jeune sociologue qui fait sa thèse sur la gare du nord. Ces deux personnages croiseront la route de Sacha (François Damiens), un père à la recherche de sa fille, mais aussi de Joan (Mona Chokri), qui passe son temps entre Lille Londres et Paris. 

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