Pour la première fois depuis la « révolution verte » de 2009 en Iran, les citoyens iraniens pouvaient à nouveau se connecter à Facebook et Twitter lundi soir. Mais si l’accès aux réseaux sociaux était disponible sans pare-feu ni VPN, ce serait en fait à cause de « problèmes techniques », selon un responsable iranien.
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Les internautes iraniens ont eu la surprise d’accéder sans problème à Facebook et Twitter hier soir. Bloqués depuis quatre ans, les réseaux sociaux étaient désormais accessibles dans certaines régions du pays, selon plusieurs tweets, publications et témoignages d’internautes.
Un fournisseur d’accès à l’origine du problème technique ?
Si aucune annonce officielle n’a été faite du côté du gouvernement, un responsable chargé des délits sur Internet, Abdolsamad Khoram-Abadi, cité par l’agence de presse iranienne Mehr, a cependant affirmé mardi matin que cette soudaine ouverture était due à un incident technique.
« Le non filtrage de Facebook hier soir était dû apparemment à des problèmes techniques. Nous sommes en train d’examiner cette affaire », a-t-il déclaré. « Nous cherchons à savoir quel fournisseur d’accès était à l’origine de cela. S’il est constaté qu’il y a eu faute, nous prendrons des mesures », a-t-il précisé.
Mais l’accès soudain aux réseaux sociaux a suffi pour que les internautes iraniens s’emballent, heureux de pouvoir accéder avec facilité à Facebook et Twitter sans VPN – réseau privé virtuel – ni pare-feu.
I’ve been able to access #facebook and #twitter without anti-filtering software for about an hour. Some in #Iran can, others still blocked.
— Jason Rezaian (@jrezaian) September 16, 2013
I’m happy that my first tweet from Iran via the mobile network is on the unblocking of #Twitter and #Facebook
— Ali Hashem علي هاشم (@alihashem_tv) September 16, 2013
« Le Mur de Berlin de la censure en Iran est-il en train de s’effondrer ? » a même twitté Thomas Erdbrink, correspondant du New York Times à Téhéran.
Is Iran’s Berlin Wall of internet censorship crumbling down? I am tweeting from Tehran from my cell without restrictions.
— Thomas Erdbrink (@ThomasErdbrink) September 16, 2013
Le « mur de la censure » ne semble pas encore près de tomber
Mais quelques heures plus tard, les internautes iraniens ont dû se rendre à l’évidence : l’accès a de nouveau été fermé.
Twitter and Facebook are once again blocked in Iran, with one (hardline) official saying yesterday’s unexpected openness was a « glitch »
— Thomas Erdbrink (@ThomasErdbrink) September 17, 2013
Pourtant, depuis un certain temps, les responsables iraniens semblaient avoir évolué sur la question. Le Guide suprême, l’ayatollah Ali Khamenei, est inscrit sur Facebook depuis le mois de décembre et sur Instagram depuis août 2012 et dispose également d’un compte Twitter. Le ministre des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, était même devenu le premier responsable iranien à obtenir un compte certifié sur Twitter.
Espoir ?
Le nouveau président iranien, Hassan Rohani, avait quant à lui qualifié de « futile » la censure sur Internet. Et depuis le mois de juin, il twitte régulièrement – même si son compte n’a pas encore été officialisé. Ce matin, il twittait même une phrase prononcée en juillet dernier sur « la fin des murs ».
Un message d’espoir ambigu, compte tenu de l’ouverture puis de la fermeture des réseaux sociaux : « Le temps où un mur pouvait être construit autour du pays est terminé. Aujourd’hui, il n’y a plus de murs », écrit-il.
« Gone are the days when a wall could be built around the country. Today there are no more walls.” – @HassanRouhani, July 2013 #hope #iran
— Hassan Rouhani (@HassanRouhani) September 17, 2013