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Krajisnik libre, la justice internationale décrédibilisée

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Le Tribunal Pénal International pour l`ex-Yougoslavie a jugé Momcilo Krajisnik pour sa participation au crime organisé, à l’assassinat et à l`exil forcé des Bosniaques, Croates et autres populations non serbes, durant la guerre en Bosnie-Herzégovine dans les années 90. 

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Membre du Conseil de la sûreté nationale de la présidence élargie de République Serbe, ainsi que du bureau central du Parti démocratique serbe, et président de l`Assemblée des Serbes de Bosnie-Herzégovine, le criminel Krajisnik a été parmi les  décideurs du génocide qui a visé des milliers citoyens innocents. Il a été déclaré coupable d`extermination, de meurtre, de déportation et de déplacement forcé des populations non serbes. Krajisnik a aussi obligé des citoyens serbes de Sarajevo à quitter la capitale. Le Tribunal de la Haye a jugé son rôle déterminant dans l’entreprise criminelle ayant eu pour but de diminuer le pourcentage des habitants bosniaques et croates dans le pays. 

Le parti pris du président du TPIY

La décision du président de TPIY, Theodore Meron, d`accepter l`appel de Krajisnik et de permettre sa libération après 13 ans de détention, sous prétexte qu’il aurait « voulu se réhabiliter », est un coup difficile pour la recherche de la vérité et de la justice – telle que poursuit depuis 20 ans – par des victimes, qui ont subi le plus grand génocide en Europe depuis la Deuxième guerre mondiale.

Les habitants de Pale, l`ancienne station de ski des Sarajeviens, fief serbe durant la guerre devenue capitale de leur entité, ont reçu leur « héros » avec les honneurs réservés aux plus grands dignitaires au monde.

Pourtant, Richard Holbrooke, l`ex-ambassadeur des États Unis à l`ONU n’a-t-il pas déclaré que Krajisnik « est un des plus grands séparatistes, racistes et assassins du monde » et que « son emprisonnement a été une excellente mise à l’écart de la scène politique internationale de celui qui est un des plus atroces contestataires de la paix mondiale, d`un meurtrier et génocidaire de la planète ».

La décision du juge Meron est, pour de nombreux spécialistes, une extraordinaire récompenses pour les assassins de toute la Bosnie-Herzégovine, un acte contre la paix et la sûreté mondiale ainsi qu`une atteinte à la dignité du Tribunal International de la Haye, un acte contre le droit international et l`ordre mondial.

Un criminel reçu en héros

L`inquiétude et l`incompréhension planétaire est renforcée par la cérémonie de bienvenue réservée au criminel à Pale, en présence des médias du monde entier. Le criminel les a informés de son intention de faire son retour  en politique le plus tôt possible.

Cette annonce a provoqué une pétition des « Mères de Srebrenica » qui a recueilli 6000 signatures de protestation et des demandes de vérification du rôle du président du TPIY, envoyées à Ban Ki-moon.

La partialité et le parti pris du président  Meron ont déjà été perceptibles à travers plusieurs jugements de criminels serbes. Les Bosniaques exilés aux Etats Unis et au Canada, ont soutenu cette demande.

Entre temps, le Tribunal de la Haye a connu une affaire en interne : le juge danois Frederik Hertloff a fait suivre une lettre à ses 56 collègues, pleine des critiques ouvertes contre les libérations d`Ante Gotovina, le général croate, et celles de généraux serbes, Frank Simatovic et Jovica Stanisic. Ce juge s`est fondé sur les constatations d`agences militaires américaines et israéliennes, qui démontreraient un rapprochement entre le TPIY et les « sommets des milieux militaires serbes ». Le juge danois fut évincé du Tribunal à la demande du criminel bosno-serbe, Vojislav Seselj, qui l`a trouvé « peu objectif » , selon une enquête des journalistes du « Standaard » allemand.

 

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