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La communication des Shebab somaliens passe par Twitter

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Samedi 21 septembre, des rebelles Shebab somaliens ont ouvert le feu à Westgate, un centre commercial située dans la banlieue de Nairobi. Le groupe islamiste, affilié à Al-Qaïda, a aussitôt revendiqué l’attentat sur Twitter, via son compte officiel @HSM-Press. Le réseau social a annoncé dimanche 22 septembre avoir avoir clôturé ce compte, pour la troisième fois depuis le début de l’année.

L’attaque en temps réel sur Twitter

Les terroristes ont utilisé la plateforme de microblogage comme support de propagande. Ils y ont exprimé leurs revendications, dénoncé l’intervention de l’armée kényane en Somalie et posté des messages idéologiques :  « Les moudjahidines ont pénétré aujourd’hui vers midi dans Westgate. Ils ont tué une centaine d’infidèles kényans et la bataille se poursuit », ont-ils écrit sur le site avant d’ajouter : « Ce que les Kényans voient à Westgate, c’est de la justice punitive pour les crimes commis par leurs soldats. »

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Pour la première fois, les Shebab somaliens ont commenté en temps réel, sur Twitter, la prise d’otages dans le centre commercial Westgate, en décrivant l’attaque minute par minute. Environ 21 000 internautes les ont suivis pendant l’assaut.

La « tragédie du terrorisme contemporain »

Pour Jean-Dominique Merchet, journaliste à L’Opinion et spécialiste des questions militaires, les Shebabs « se servent de nous, les médias, pour transmettre leurs messages. C’est inévitable. On est obligé de raconter ce qu’il s’est passé. Mais, en même temps, on est dans leur plan de communication. C’est la tragédie du terrorisme contemporain : il a besoin des médias pour exister », rapporte RFI

Vers une modération plus ferme sur Twitter ?

Les Shebabs sont connus pour leur intense activité sur Twitter. Déjà au mois de janvier dernier, les miliciens islamistes avaient annoncé l’exécution de l’otage Denis Allex – un agent de la DGSE retenu en Somalie depuis le 14 juillet 2009 – quelques jours avant que leur compte ne soit desactivé par Twitter.

Selon la réglementation du réseau social, les comptes peuvent être suspendus si leurs auteurs publient « des menaces directes, explicites de violence à l’encontre d’autrui », ou si les comptes sont utilisés « pour poursuivre des buts illégaux ou mener des activités illégales. » Depuis mardi 24 septembre, les Shebab ont pourtant un nouveau compte sur Twitter

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