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La conférence environnementale s’ouvre sur fond de tensions

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En 2012, la première conférence environnementale avait fixé le programme du gouvernement sur les thèmes de la transition énergétique, de la reconquête de la biodiversité, de la prévention des risques sanitaires environnementaux, du financement de la transition et de la fiscalité écologique, et de la gouvernance environnementale. Cette année, la conférence environnementale réunira treize ministres et 500 participants, mais plusieurs associations spécialisées sur les questions de santé liées à l’environnement ont été évincées au dernier moment.

Les lanceurs d’alerte évincés de la conférence

Les associations du collectif Rassemblement pour la planète viennent de découvrir, à la dernière minute, qu’elles ne figuraient pas dans la liste des organisations invitées. Si les membres de droit du Conseil national de la transition écologique (CNTE) pourront participer aux tables rondes, le collectif, lui, n’est pas le bienvenu : « Nous avons participé à la préparation de cette rencontre et du Conseil national de la transition écologique pendant des mois, siégeant régulièrement au comité ad hoc jusqu’en juillet, et personne n’a seulement pris la peine de nous prévenir que nous étions brusquement évincés ! », s’est indigné Nadir Saïfi, d’Ecologie sans frontière.

Le gouvernement voudrait-il signifier que l’interaction santé-environnement n’est pas une priorité ? « On ne peut pas aujourd’hui poser la question de la transition écologique, de la crise écologique, sans que la question de la crise sanitaire fasse partie de cette crise écologique. Or le signal qui nous est envoyé avec la préparation de cette conférence environnementale, c’est la négation de cette réalité », s’est exclamé de son côté André Cicolella, vice-président du Réseau santé-environnement.

Le collectif, qui réclame donc une place au sein de ce nouveau Conseil national sur la transition écologique, a été soutenu mercredi par trois anciennes ministres de l’Écologie, Delphine Batho, Chantal Jouanno et Corinne Lepage. Cette éviction sera-t-elle abordée lors de la conférence ?

Le gaz de schiste à nouveau sur la table

Autre sujet de tension, le gaz de schiste. En déclarant, lors de son entretien télévisé du 14 juillet : « Tant que je suis président, il n’y aura pas d’exploration de gaz de schiste », François Hollande avait rassuré les écologistes. Mais c’était sans compter un rapport qui circulerait à Bercy et qui pourrait mettre le feu aux poudres entre les Verts et le gouvernement. Selon les informations d’Europe 1, la solution des gaz de schiste serait actuellement évoquée pour sauver tout un secteur industriel.

« Ce document, élaboré par deux ingénieurs, répond à une question : comment sauver Kem One, une entreprise française de chimie qui emploie 2 000 personnes, au bord de la faillite ? Le rapport préconise de lancer sans attendre l’exploration puis l’exploitation des gaz de schiste. Il recommande même d’y consacrer d’importants moyens publics et privés, dans le respect de l’environnement, bien sûr », expliquent les journalistes d’Europe 1. Et si le gouvernement y pensait vraiment ?

A quelques mois des municipales, la question est délicate car elle marquerait la fin de tout soutien des écologistes au gouvernement. Le 9 juillet dernier, quand Arnaud Montebourg avait vanté les mérites de l’exploitation des gaz de schiste en proposant la création d’une « compagnie publique et nationale » qui exploiterait les gaz de schiste et « assurerait le financement de la transition énergétique », quelle n’avait pas été la réaction des Verts ! Entre compromis et croissance, le gouvernement devra-t-il choisir ? La conférence s’annonce épineuse…

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