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La Fed maintient sa politique monétaire accommodante

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La Fed pourrait continuer plus longtemps son soutien à l’économie américaine. C’est ce qu’a indiqué, mercredi 18 septembre, la Réserve fédérale américaine.

Une décision qui surprend les analystes

Cette décision a surpris les analystes qui s’attendaient à une légère inflexion de la politique monétaire de la FED et donc à une réduction des injections de liquidités dans le circuit économique américain. La plupart des analystes s’accordaient sur une réduction de 10 milliards de l’enveloppe allouée aux rachats de titres effectués chaque mois par la Fed.

En juin dernier, Ben Bernanke, le président de la Banque centrale, avait laissé entrevoir un changement de politique monétaire. Pourtant, les taux directeurs ne seront pas augmentés avant 2015.

Des signes de reprise encore trop faibles

Le débat entre les membres de la Fed sur la solidité de la reprise de l’économie américaine a débouché sur un consensus autour de la nécessité de poursuivre le soutien à l’économie américaine. 9 des 10 personnalités ayant pris part au vote se sont prononcées pour un maintien de la politique monétaire actuelle. La situation de l’emploi et de la croissance n’a pas été jugée suffisamment favorable pour changer de cap. De plus, les tensions politiques entre le Congrès et Barack Obama ont probablement influé sur la décision de la Fed.

Le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) a indiqué dans un communiqué que le resserrement des conditions de crédit qui se fait sentir actuellement, s’il continuait, « pourrait ralentir le rythme de la reprise de l’économie et du marché du travail. »

Ben Bernanke a indiqué pour sa part dans un communqué que la politique de la Fed était de « faire tout ce qu’elle peut pour maintenir l’économie sur une trajectoire stable. » Il a ajouté que cet impératif l’avait contraint à « attendre davantage de preuves de la reprise. »

Concernant un éventuel changement de cap de la Fed, Ben Bernanke a précisé qu’aucun calendrier n’était établi et qu’il attendait « une amélioration substantielle de l’emploi. »

Le rachat massif d’actifs se poursuit

Cette politique monétaire ultra accommodante de la banque centrale américaine se caractérise par un rachat massif d’actifs. Chaque mois, elle continuera donc à racheter pour 85 milliards de dollars de bons du trésor et de titres hypothécaires.

Ce soutien à l’économie américaine est évidemment d’une ampleur unique. Le bilan de la Fed atteint désormais 3 500 milliards de dollars, soit une multiplication par cinq par rapport à 2007.

Les conséquences de cette décision

La décision de la Fed aura un impact direct sur les marchés financiers qui continueront à bénéficier de liquidités abondantes à placer. Il s’agit donc d’une excellente nouvelle pour Wall Street, mais également pour les autres places boursières mondiales. A la suite de la décision de la Fed, l’euphorie sur les marchés s’est rapidement fait sentir, l’indice phare de la place boursière de New York, le Dow Jones, battant un record historique pour s’établir à 15 676,94 points.

Autre conséquence notable, l’orientation à la baisse des taux obligataires. Les pays émergents et les pays du sud de l’Europe n’ont d’ailleurs pas attendu pour bénéficier de cette baisse des taux. Les obligations grecques à 10 ans, par exemple, ont connu une baisse spectaculaire et immédiate suite à la décision de la Fed.

Le maintien d’un politique monétaire expansive aura inévitablement des conséquences sur le taux de change du dollar. Les monnaies des pays asiatiques mais aussi des principales économies développées, dont l’euro, se renforcent face à la monnaie américaine. 

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