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La sortie du nucléaire, une fausse solution

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Avec le report du projet de loi sur la transition énergétique à 2014, les orientations stratégiques restent l’objet de vives tractations alors que s’ouvre la conférence environnementale. Quelques jours avant, un rapport émanant de l’Office parlementaire d’évaluation des choix scientifiques et technologiques (OPECST) avait signalé le caractère audacieux de l’orientation de la politique énergétique du Président. Dans ce document, les informations sur les capacités de stockage des énergies alternatives interrogent sur la faisabilité technique d’une telle décision ; par ailleurs, l’analyse des prévisions alertent sur le « choc énergétique » qui impacterait les catégories populaires. Souvent décriée par les écologistes, la filière nucléaire est pourtant l’industrie qui nous permet aujourd’hui d’ambitionner l’excellence environnementale à la différence de nos partenaires allemands qui se tournent massivement vers le charbon…

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Les conséquences d’un affaiblissement du nucléaire

Les incertitudes qui continuent de planer autour du modèle énergétique français rappellent déjà le manque d’orientations claires sur certaines thématiques lors de la campagne 2012 et de ses primaires… Le « flou » est certainement très anxiogène pour l’ensemble des industriels du secteur, comme le titrait encore récemment le journal Le Figaro, Les annonces de François Hollande ne rassurent pas la filière éolienne.

Mais derrières les entreprises, ce sont leurs employés qui sont sujet à ces inquiétudes, comme le soulignait il y a pas si longtemps Nicolas Sarkozy, « je me sens solidaire de ces milliers d’ingénieurs, d’électriciens, de chercheurs qui ne veulent pas voir le travail de plusieurs générations détruit par le seul souci d’intérêts partisans et politiques ». On sait déjà que les préoccupations de l’ancien Président sont partagées au gouvernement par Arnaud Montebourg et Manuel Valls.

C’est dans ce contexte troublé qu’est intervenue la publication du rapport  l’OPECST rédigé par Bruno Sido et Jean Yves Le Déaut. En questionnant le rythme envisagé pour réduire la part  du nucléaire, c’est un premier signal de prévention envoyé à l’Elysée concernant un risque de choc « énergétique ». Les chambres des représentants ont souhaité apporter leur appréciation alors que la méthode de François Hollande a pour le moment écarté le Parlement des négociations, à l’exception d’un petit « collège d’élus ».

De plus, la France veut tenir ses objectifs avant la 21ème Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) et la 11ème session de la réunion des parties au Protocole de Kyoto qu’elle organise en 2015. C’est pourquoi, elle ne peut envisager de voir les énergies thermiques remplacer l’énergie nucléaire dans son mix-énergétique.

Politique énergétique : faut-il suivre l’exemple allemand ?

En Allemagne la sortie du nucléaire se solde par une catastrophe écologique. Mais la position de la Chancelière restera-t-elle inchangée après sa réélection ? Cette mesure lui a permis de glaner le soutien des Verts allemands, cependant rien ne dit qu’elle n’opère pas un revirement une fois les échéances électorales passées.

En effet, de nombreuses critiques sont adressées à la sortie du nucléaire, outre le fait que cela induise une forte hausse des prix de l’énergie, les conséquences environnementales préoccupent les concitoyens. En choisissant de faire tourner ses centrales électriques au charbon, l’Allemagne prend le risque de ne pas atteindre les objectifs fixés en matière de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Dans un reportage de France 2 relayé par le site d’information citoyenne Agoravox, David Pujadas nous présente les méfaits du charbon dans l’arrière-pays allemand. On y découvre notamment l’histoire d’un village complètement détruit par l’implantation d’une mine de charbon de 40 Km2, les habitations ont été rasées, et les tombes déplacées. Plus exactement, il a été réimplanté au liserai de la mine ; il faut tout de même des travailleurs pour descendre dans la mine…

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