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Le gouvernement espagnol veut réviser la loi sur l’avortement

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C’est un projet de réforme polémique qui devrait être présenté, d’ici la fin du mois d’octobre, par le gouvernement espagnol. Bien décidé à faire marche arrière sur l’élargissement du droit à l’avortement, voté sous le gouvernement socialiste en 2010, le ministre de la justice, Alberto Ruiz Gallardon invoque « la protection des droits de la femme à être mère et du non-né » pour défendre son projet de réforme.

Avortement légalisé en 1985

Adoptée en 1985 en Espagne, la loi sur l’avortement autorisait l’IVG dans le cas de risque de santé pour la mère, de malformation du fœtus ou après un viol. En 2010, une modification de la loi avait été adoptée sous le gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero permettant aux Espagnoles d’avoir recours à l’IVG jusqu’à 14 semaines – sans avoir à fournir de justification – et 22 semaines en cas de risques de santé pour la mère ou d’anomalies du fœtus.

Cette loi, largement critiquée par la droite espagnole et l’Eglise catholique, autorisait également les jeunes filles mineures âgées de 16 à 18 ans à interrompre leur grossesse sans l’autorisation de leurs parents.

Une loi encore plus restrictive

Encore plus restrictive que la loi de 1985, cette réforme ne permettra plus aux jeunes filles mineures de se faire avorter. Plus question non plus pour les Espagnoles de mettre en avant une malformation du fœtus. « Le handicap ne peut pas conduire à un traitement inégal et à une réduction des droits. Or, cette non-discrimination doit s’appliquer aussi aux conçus et non nés » déclarait Alberto Ruiz Gallardon en avril dernier. Si cette réforme est adoptée, l’IVG sera de nouveau considéré comme un crime passible de prison. 

Le poids de l’Eglise catholique

Soutenu par l’Eglise catholique, ce projet de réforme n’a, en revanche, pas été bien accueilli par la majorité de la société espagnole. « Il s’agit surtout du poids de l’Eglise au sein du gouvernement ! Car la société civile est beaucoup moins pratiquante qu’avant. Ce n’est donc pas la société dans son ensemble qui attaque l’IVG mais une frange droitière du parti au pouvoir » explique au site MyEurop, Francisca Garcia, gynécologue et porte-parole de l’association ACAI, cliniques espagnoles accréditées pour l’IVG.

D’après un sondage publié en avril dans le quotidien El Pais, rapporté dans le journal Le Monde, 75 % des Espagnols estiment que les femmes ont le droit de décider si elles veulent interrompre ou non leur grossesse.

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