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Le jeûne, une méthode simple pour traiter de nombreuses maladies

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Et si le jeûne était une méthode simple et efficace pour traiter de nombreuses maladies ? Question provocante, scandaleuse même pour certains tenants du dogme médical. Pourtant, depuis le docteur Henry Tanner qui jeûna quarante jours en 1880 à New York sous la surveillance de ses confrères, jusqu’au biologiste américain Valter Longo qui fait jeûner aujourd’hui des souris atteintes de cancer avec des résultats stupéfiants, les études scientifiques sur le jeûne ne manquent pas. Qui sait par exemple que chercheurs et médecins russes, depuis les années 1950, ont soigné par le jeûne des milliers de patients ?

Jeûner est-il dangereux ? Quels sont les mécanismes du jeûne ? Peut-on en mesurer les effets ? Quelle est son action sur les cellules cancéreuses ? À toutes ces questions et à bien d’autres, les chercheurs ont donné des réponses, souvent surprenantes. Se dessine alors une autre histoire de la médecine où l’approche globale du soin a été écartée au profit d’une vision du corps comme simple assemblage de pièces interchangeables.

Or, dans les pays occidentaux, cette médecine moderne ne parvient pas à enrayer la baisse de l’espérance de vie en bonne santé. Face à ce constat, la pratique du jeûne, si ancienne, apparaît comme une thérapie nouvelle. Dans une société où la logique consumériste est poussée jusqu’à l’absurde, le jeûne pose une question paradoxale : « Moins peut-il être plus ? »<!–jolstore–>

Extraits de Le jeune, une nouvelle therapie ? de Thierry de Lestrade (Editions La Découverte)

Le jeûne revient dans l’air du temps. Longtemps la pratique a pu paraître déplacée : pour les générations qui ont vécu la Seconde Guerre mondiale ou encore pour les baby-boomers, aux temps héroïques où le mot d’ordre se résumait à nourrir le monde et l’ambition à prendre l’ascenseur social pour se partager le gâteau d’abondance que servaient les « Trente Glorieuses ». Le jeûne, avec ses connotations religieuses et rébarbatives, n’était plus qu’une pratique marginale et anachronique.

[image:2,s]Faut-il y voir une coïncidence ? Le retour du jeûne aujourd’hui s’annonce au terme de l’époque ouverte par ces fameuses années « glorieuses », qui a vu le rôle du citoyen réduit peu à peu à celui de consommateur, dans une mécanique consumériste poussée jusqu’à l’absurde. Comme l’émergence d’un besoin de se confronter à une autre logique, à d’autres lois. Réinvestir un espace désencombré, un espace vide. Reste à se débrouiller avec cette aspiration : dans une société désacralisée, le vide fait peur. Le jeûne ne reviendrait-il pas avec ses anciens habits de moine ? Mais ce n’est pas la spiritualité qui nous guide vers le vide, c’est un besoin physique, un besoin du corps. Le jeûne est avant tout médical. Faut-il s’en étonner ?

Car cet axe thérapeutique répond à un autre besoin. Dans un monde occidental où l’on vit de plus en plus longtemps, mais où l’espérance de vie en bonne santé n’est que de soixante-deux ans, qui ne s’interroge pas sur les moyens de rester en forme, d’échapper à ces fléaux de l’âge que sont le diabète, l’obésité, le cancer ? Osons la question : est-on bien soigné ? Dans un pays comme la France, réputé pour son système de santé, l’interrogation peut surprendre. Et pourtant… Allergies, rhumatismes, maladies auto-immunes, maladies dermatologiques, hypertension, diabète, cancer… Nous parle-t-on de « guérison » pour ces maladies ? Non.

Le mot « guérison » a été peu à peu banni d’une multitude d’affections parmi les plus courantes. La maladie ne se guérit plus, elle se chronicise. On dure plus longtemps, grâce à des béquilles chimiques. Merci l’industrie pharmaceutique. Ce n’est déjà pas si mal. Sommes-nous pour autant condamnés à ingurgiter toujours plus de pilules pour vivre vieux ? N’est-il pas temps de penser autrement ? Le jeûne nous y invite.

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Thierry de Lestrade, réalisateur de documentaires, est l’auteur d’une vingtaine de films dont, avec Sylvie Gilman, Le Jeûne, une nouvelle thérapie ? (Arte, 2012, 2013). Plusieurs fois primé, il a reçu le prix Albert Londres pour La Justice des hommes (2002) et le prix Europa pour Mâles en péril (2008).

19 septembre 2013 – 22h40 ARTE – Le jeûne, une nouvelle thérapie ? Diffusion du documentaire de Sylvie Gilman et Thierry de Lestrade : Le jeûne, une nouvelle thérapie ? (en librairie le 19 septembre) rediffusion : samedi 21 septembre à 10H30 et vendredi 27 septembre à 09H45.

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