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Le Pen – Mélenchon: les extrémismes sur tous les fronts

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Il n’est pas un jour où le Front national ne s’impose pas dans les médias et cette nouvelle donne ne peut que réjouir Marine Le Pen qui était l’invitée, ce mardi 17 septembre, de Christophe Barbier sur le plateau de la matinale info d’iTélé. Un peu plus tard dans la matinée, Bruce Toussaint recevait Jean-Luc Mélenchon. Deux entretiens instructifs qui mettent en lumière l’urgence d’un réveil des partis dits de gouvernement.

« La déroute des egos » à l’UMP

Le revirement de François Fillon sur la stratégie à adopter vis-à-vis du FN n’a pas semblé bouleverser la présidente du Front National : « M. Fillon a changé radicalement de position, il y a forcément un moment où il n’a pas été sincère ». Et de fustiger la stratégie des cadres de l’UMP qui ne savent plus comment faire pour sortir leur parti de l’ornière : « Ils sont dans la tactique politicienne. Ce mouvement politique ne fait plus de politique, c’est la déroute des egos ».

Pour elle, la position de Jean-François Copé – qui a affirmé qu’en aucun cas il n’appellerait à voter PS ou FN – n’est pas acceptable : « Les électeurs feront ce qu’ils veulent, au 2nd tour dans le cadre d’un processus démocratique : au 1er tour on choisit, au 2nd tour on élimine. » Le président de l’UMP « n’est pas propriétaire de ses électeurs », a-t-elle ajouté.

Du « lepénisme médiatique » 

Pour Jean-Luc Mélenchon, toute cette affaire qui divise la droite est du « lepénisme médiatique » : « C’est un phénomène politique qu’il fallait combattre dès la première minute ». Et d’ajouter : « Marine Le Pen est la meilleure affaire du système parce qu’elle permet de faire assez peur avec 16% pour que tout le monde soit contraint de se taire. Ce ne sera pas mon cas ».

Et comme un avertissement aux partis de gouvernement : « Cela se finira entre elle et nous ». Pourquoi ? « Parce que nous représentons les deux systèmes opposés de réponse à la crise ». « Elle pense que le problème c’est l’immigré, moi je pense que c’est le banquier ». Tout le reste « n’est qu’un intermède ennuyeux et coûteux », a-t-il lancé, faisant référence, entre autre, à l’allocution du président de la République, dimanche, sur TF1. « Tout le monde sait que tout ce qu’il dit, soit n’est pas vrai, soit ne marche pas ».

Affaire du bijoutier niçois

Amenée à commenter l’affaire du bijoutier niçois, Stephan Turk, qui a tué mercredi 11 septembre un des braqueurs de son magasin et qui a reçu le soutien d’un nombre impressionnant d’internautes, Marine Le Pen a déclaré que le procureur avait eu raison de ne pas retenir la légitime défense et d’annoncer sa mise en examen. Mais selon elle,  Stephan Turk « ira devant la Cour d’Assises » et « les jurés auront, en partie, la même réaction que les Français : tout en condamnant le geste, ils comprendront l’exaspération, ils comprendront le sentiment d’abandon des Français ».

Pour Marine Le Pen « le responsable, c’est l’Etat dans cette affaire » : «  Les vrais responsables ce sont ceux qui ont laissé cette situation s’installer, ce sont ceux qui ont laissé les Français seuls face à la délinquance, se faire piller par le bas, par les délinquants, et piller par le haut, par le gouvernement ».

De son côté Jean-Luc Mélenchon a insisté sur les désordres que pourrait entraîner l’auto-défense : « Il y a toujours eu des gens qui se sont laissés dominer par leurs sentiments, et un sentiment que l’on peut comprendre. Mais je demande à ce que l’on réfléchisse de manière morale et civique ». « Nous devons nous dire que la justice n’est pas la vengeance », a-t-il expliqué. Il semblerait bien que ces deux « petites bêtes » soient en train de monter, monter, monter…

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