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Les élections fédérales allemandes en cinq questions

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Les électeurs allemands sont appelés à se rendre aux urnes dimanche 22 septembre pour élire leurs représentants à la chambre basse du Parlement.

1. Qu’est-ce que le Bundestag ?

Le Bundestag – chambre basse du Parlement allemand – est élu pour quatre ans. Ses missions principales consistent à voter les lois, élire le chancelier fédéral et contrôler le gouvernement. Selon la Loi fondamentale allemande, en vigueur depuis 1949, les 598 députés du Bundestag, représentants du peuple, sont élus « au suffrage universel, direct, libre, égal et secret ».

Une partie des sièges du Bundestag est pourvue selon un mode de scrutin majoritaire à un tour (mandat direct), l’autre partie selon un mode de scrutin proportionnel dans lequel les Länder forment les circonscriptions (mandat de listes).

Lorsqu’ils ont obtenu un nombre minimum de sièges, les députés s’associent pour former un groupe parlementaire en fonction de leur appartenance politique. Le président du Bundestag est traditionnellement élu parmi les membres du groupe parlementaire le plus important.

2. Comment les électeurs votent-ils ?

Pour pouvoir voter, il faut être majeur (18 ans en Allemagne), avoir la nationalité allemande depuis au moins un an, et bien sûr ne pas avoir été privé du droit de vote. Les électeurs doivent se déplacer en personne dans un bureau de vote ; en cas d’absence, ils peuvent voter par correspondance.

Les électeurs allemands ont deux voix pour voter : celle du mandat direct et celle du mandat de listes. Concrètement, sur leur bulletin de vote, ils doivent apposer deux croix : une pour choisir le nom d’un candidat en circonscription qu’ils souhaitent voir représenter leur région au Bundestag, et une autre pour choisir une liste affiliée à un parti présentée dans chaque Land. Cette deuxième voix détermine le rapport de forces de la chambre basse.

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3. Comment les sièges du Bundestag sont-ils répartis ?

La répartition à la proportionnelle permet à certains candidats élus par mandat direct d’entrer au Bundestag même si leur liste n’a pas été retenue avec les deuxièmes voix. L’ensemble des sièges du Bundestag est donc réparti entre tous les partis en fonction des pourcentages des deuxièmes voix qu’ils ont obtenues.

Cependant, on ne tient compte que des partis ayant obtenu au moins 5 % des deuxièmes voix sur le plan national – la fameuse « clause des 5 % » – ou qui ont obtenu un siège dans au moins trois districts électoraux grâce à la première voix. Un parti qui aurait obtenu moins de 5 % des deuxièmes voix ne sera donc pas représenté lors de la répartition proportionnelle, mais s’il obtient des mandats directs, ses députés élus pourront siéger au Bundestag.

4. Qui élit le chancelier allemand ?

L’Allemagne fédérale est divisée en seize Länder qui gèrent de manière indépendante la politique régionale et les affaires culturelles et éducatives. L’État fédéral, lui, est représenté par le chancelier qui est le chef du gouvernement.

C’est le Bundestag – donc les députés – qui élit le chancelier à la majorité absolue des voix. Élu pour quatre ans au suffrage universel indirect, il « fixe les grandes orientations de la politique et en assume la responsabilité ».

Le Bundestag peut également destituer le chancelier si une majorité de parlementaires vote contre lui lors d’un « vote de défiance constructif ». Ce vote peut être demandé soit par un groupe parlementaire, soit par au moins 25 % des députés. A l’opposé, le chancelier peut poser une « question de confiance ». S’il n’obtient pas la majorité absolue, il peut alors demander au président fédéral de dissoudre le Bundestag et de convoquer des élections anticipées.

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5. Qui sont les principaux partis représentés ?

Cinq partis représentés au Bundestag dominent les élections. Avec, en tête, la coalition de centre–droit de la chancelière allemande, le CDU/CSU (parti chrétien démocrate), qui remporterait environ 40 % des voix selon les derniers sondages. Face à elle, les sociaux-démocrates du SPD, représentés par Peer Steinbrück – ex-ministre des Finances d’Angela Merkel entre 2005 et 2009 – sont crédités de 25 ou 26 % des voix.

Le parti de centre-gauche Alliance 90/Les Verts est dirigé en duo par Jörg Trittin, actuel chef du groupe parlementaire des Verts au Bundestag, et Katrin Göring-Eckardt, vice-présidente du Bundestag. Le parti pourrait remporter entre 10 et 13 % des votes selon les derniers sondages.

Le parti de gauche Die Linke, qui se réclame du socialisme démocratique et avec lequel le SPD exclut de gouverner au plan fédéral, se maintient quant à lui à 9 % des intentions de vote selon les derniers sondages. Le Parti de Gauche a désigné une équipe de plusieurs personnes pour mener la campagne pour la chancellerie, parmi lesquelles Gregor Gysi, Sahra Wagenknecht et Klaus Ernst.

Enfin, Rainer Brüderle, le candidat du parti libéral FDP a été désigné en janvier dernier comme chef de file de son parti pour les élections de septembre. Le FDP est crédité de 5 % des intentions de vote. S’il passe la barre des 5 %, il pourrait figurer dans la coalition menée par Angela Merkel. S’il est écarté du Bundestag, la chancelière devrait probablement se résoudre à former une coalition avec le SPD, comme lors de son premier mandat.

Par rapport aux scrutins régionaux et communaux, la participation aux élections législatives allemandes tourne généralement aux alentours de 80 %.

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