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Les jeunes, laissés pour compte des élections allemandes?

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Le peu d’intérêt des jeunes pour la campagne électorale en cours outre-Rhin aurait une explication, somme toute, assez simple : aucun des principaux partis en lice ne s’adresserait véritablement à eux et les problématiques concernant la jeunesse ne seraient traitées qu’avec condescendance…

Une élection jouée d’avance – par pour les jeunes seulement

D’une manière générale, on ne peut pas dire que les élections au Bundestag du 22 septembre ne suscitent un intérêt débordant. Une majorité d’électeurs allemands considèrent que les programmes sont particulièrement vides et que, de toute façon, la reconduction d’Angela Merkel étant pratiquement assurée, aucun changement n’est susceptible de sortir de ce scrutin.

Certains vont plus loin et évoquent même une sorte d’accord entre la CDU d’Angela Merkel et ses principaux concurrents pour laisser en dehors du débat électoral les véritables questions clivantes, telles que la guerre civile en Syrie ou la crise de la dette en Europe. En conséquence, la désillusion, l’apathie des jeunes seraient des sentiments largement partagés, à tout âge.

Le débat du dimanche 1er septembre entre Angela Merkel et son adversaire social-démocrate, Peer Steinbrück, n’a fait que renforcer ce malaise. Par crainte, sans doute, que cette confrontation soit un fiasco d’audience, les quatre chaines principales l’ont retransmis et la série préférée des Allemands, Tatort, s’en est retrouvée déprogrammée…

Une faible mobilisation sur Internet

Rares sont les responsables politiques qui se sont saisis des opportunités qu’offre désormais les outils en ligne pour la campagne. En dehors du parti Pirate – qui a fait de sa présence sur Internet la signature de sa campagne -, ils sont peu nombreux à utiliser régulièrement Twitter pour faire passer leurs messages.

Parmi les exceptions, il faut noter le ministre de l’environnement chrétien-démocrate Peter Altmeïer et quelques candidats écologistes ou sociaux-démocrates. Pour autant, ils ne le font pour s’adresser aux jeunes mais, le plus souvent, parce qu’ils ont, d’une manière ou d’une autre, des responsabilités dans la promotion d’Internet.

Des messages à la jeunesse qui sonnent faux

Maladroits, les principaux partis ont souvent recours à la satire lorsqu’ils cherchent à s’adresser aux jeunes électeurs. Considérant que les jeunes ne se sentent pas concernés, les stratèges estiment que l’humour peut, sans doute, être le moyen d’action le plus efficace.

L’exercice est périlleux et peut se révéler particulièrement contre-productif. Ce fut le cas notamment lorsque, pour un programme intitulé « Jeune et naïf », un journaliste – Tilo Jung – a interviewé un Peer Steinbrück prétendant ne rien connaître aux politiques inscrites dans son programme. Pas très malin.

Les conséquences à long terme, au-delà même de ce scrutin du 22 septembre, demeurent incertaines. Comme demeurent incertaines les traductions que prendront cette désaffection, cette absence de culture politique de la jeune génération, une fois que celle-ci aura avancé en âge. Cela pourrait être en Allemagne – comme dans le reste de l’Europe et au-delà – un des principaux enjeux auxquels devra faire face le personnel politique en place. 

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