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«Ma vie avec Liberace»: un film «trop gay» pour Hollywood?

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Les grands studios d’Hollywood doivent se mordre les doigts. En refusant de financer le projet de  Steven Soderbergh qu’ils jugeaient « trop gay », les majors hollywoodiens sont passés à côté de l’ultime long-métrage du réalisateur, sélectionné en compétition à Cannes, présenté en ouverture du Festival du Cinéma Américain de Deauville, qui s’annonce être un véritable succès.

« Pour un public homosexuel »

Estimant que le film s’adressait à un public homosexuel, les studios ont tourné le dos au réalisateur oscarisé dont la réputation n’est plus à faire (Sexe, mensonges et vidéo, TrafficOcean’s Eleven, Contagion), mais aussi à deux acteurs bluffants et métamorphosés dans le film : Michael Douglas et Matt Damon.

« Le principal argument de Hollywood était simple : ils ne croyaient pas qu’un public hétérosexuel puisse aller voir ce long-métrage », explique au Figaro le cinéaste. « Je n’étais pas de leur avis. Hollywood n’a pas vu toutes les possibilités qu’offraient une telle histoire et un personnage aussi exubérant. Même si ce n’est pas leur travail d’apprécier ce type de risque, ils auraient pu me faire confiance », regrette-t-il.  

Record d’audience sur HBO

Faute de distributeur, le film ne sera pas diffusé en salles. Seule HBO accepte d’accorder les 5 millions de dollars nécessaires pour la réalisation du projet, et le diffuse fin mai. Bingo pour la chaîne câblée américaine qui enregistre une audience record : plus de 3,5 millions de téléspectateurs, ce qui fait de Ma vie avec Liberace le film « le plus regardé de tous les temps » sur la chaîne, précise le cinéaste qui cache difficilement sa joie dans Le Figaro« Il ne s’agit pas pour moi d’une quelconque revanche. J’ai juste envie de dire aux décideurs de Hollywood : “Je vous l’avais dit, les gars ! Ça fonctionne. J’avais raison !” » .

Un extravagant pianiste-star

Le biopic qui sort dans les salles françaises ce mercredi 18 septembre retrace une période de la vie de Liberace, ce pianiste de music hall célébrissime dans les années 1970. Assez peu connue en France, cette star extravagante qui fut l’une des mieux payées des Etats-Unis, est morte du sida en 1987. Dans son film marqué par un style « kitsch » et grandiloquent, Steven Soderbergh se concentre sur la relation secrète entre le pianiste et son jeune amant Scott Thorson, qui durera cinq ans.

« Ce rôle était un grand cadeau »

Ce film marque le retour de Michael Douglas après sa bataille contre son cancer de la gorge. Métamorphosé, l’acteur est éblouissant dans le bipoic et a d’ailleurs manqué de justesse le prix d’interprétation masculine à Cannes, attribué finalement à Bruce Dern pour son rôle dans Nebraska. « Ce rôle était un grand cadeau (…). Je serai éternellement reconnaissant à Steven, à Matt et à Jerry de m’avoir attendu », a-t-il confié, très ému, lors d’une conférence de presse sur la Croisette en mai dernier.

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