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Otages au Niger: marche symbolique après trois ans de captivité

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« Trois ans de vie brûlée ». Voilà ce que déplore Françoise Larribe, qui fut également otage avec son mari, avant d’être libérée 160 jours de captivité plus tard. C’était il y a trois ans, jour pour jour, heure pour heure, que de Pierre Legrand, Thierry Dol, Marc Féret et Daniel Larribe ont été enlevés par Aqmi (Al-Qaïda au Maghreb Islamique) sur le site d’Areva à Arlit.

Pour marquer ce triste troisième anniversaire, leurs familles et amis ont organisé symboliquement une marche nocturne de 18 kilomètres qui a débuté à 3 h du matin, dans Paris et sa proche banlieue, ce lundi 16 septembre. « C’est une action très forte sur les plans symbolique et émotionnel, souligne Françoise Larribe, j’ai hésité à participer, ne sachant pas comment je le vivrai, mais il le faut car ce qui compte, désormais, c’est leur libération. »

Un moyen de faire pression

Malgré la fin de l’intervention au Mali et la dernière preuve de vie des otages datant de fin juillet – leurs écritures authentifiées sur des papiers -, les familles restent très inquiètes quant au sort des quatre otages. « Les conditions matérielles de détention ont dû se durcir, explique Françoise Larribe. Les ravisseurs ont perdu beaucoup des leurs durant la guerre, ils doivent être échaudés. J’imagine qu’ils les cachent encore plus, qu’ils les isolent. »

Partie de Rueil-Malmaison et passant par La Défense, villes où sont installés, respectivement, les sièges des entreprises de Vinci et Areva  – employeurs de certains otages -, cette marche se clôtura au ministère des Affaires étrangères après que ses initiateurs aient remis une lettre aux institutions de l’Elysée, de l’Assemblée nationale, du Sénat et du ministère de la Défense.

Une missive dans laquelle les proches évoquent « [leurs] questions et [leurs] craintes sur l’état des otages et des négociations en cours », notamment sur le choix et l’efficacité du nouveau processus de négociations enclenché par François Hollande dès la réception de la dernière preuve de vie des otages. Il s’agit d’un moyen de « faire pression, de faire parler » les autorités, explique Frédéric Cauhapé, le beau-frère de Marc Féret. De plus, sera rendu au Quai d’Orsay, un manifeste signé par plus de 12 000 personnes.

Sur TF1 hier, le président français a indiqué « avoir des preuves » de vie des otages et a ajouté que tout était fait « pour aller les chercher ». Le ministère des Affaires étrangères a également fait savoir qu’à la demande du ministre, Laurent Fabius, une rencontre aurait lieu entre les familles des otages et le directeur du centre de crise au terme de leur marche ce lundi 16.

Un moyen de sensibiliser

Lundi matin, sur la place de la mairie du IVe arrondissement de Paris, sont dévoilés les portraits des quatre otages détenus.

Frédéric Cauhapé, espère également que le déplacement officiel de François Hollande à Bamako, le 19 septembre prochain, pour la cérémonie d’investiture du nouveau président malien, fera avancer les choses.  

En attendant, se déroulera ce samedi 21 septembre une grande journée en l’honneur de tous les otages français. Florence Aubenas et Ingrid Betancourt se réuniront notamment à Nantes et à Marseille pour que, plaide René Robert « le sort de 10 Français retenus à l’étranger devienne une cause nationale ».

 

Marche symbolique à Paris, trois ans après la… par francetvinfo

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