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Le cauchemar des banquiers français est sans aucun doute PayPal, leader américain incontesté du paiement électronique, utilisé par 7 millions de comptes en France. C’est pourquoi les trois banques françaises, BNP Paribas, Société Générale et la Banque Postale ont décidé de lancer, le 24 septembre prochain, PayLib, un nouveau service de paiement en ligne sécurisé, censé le concurrencer.
« Sécurité et simplicité »
Les créateurs de PayLib misent sur deux arguments : « la sécurité et la simplicité ». En pratique, les 23 millions de Français clients des trois banques pourront ouvrir un compte à partir du site Internet de leur banque. Après inscription, ces clients n’auront donc pas à divulguer leur numéro de carte bleue et son cryptogramme lors d’un achat fait à partir d’un ordinateur, d’un smartphone ou d’une tablette.
PayLib « serait [alors] la seule solution garantissant que les données ne sortent pas de la banque. Quand une transaction est effectuée, c’est la banque du client qui la réalise », selon Marie-Claire Capobianco, responsable de la banque de détail en France chez BNP Paribas, citée par Le Monde. Le nouveau système de paiement permettrait donc de lutter contre la fraude sur les paiements à distance qui représente 61 % du montant total des fraudes à distance.
Lutter contre le géant PayPal
PayPal, filiale du groupe eBay, a su se développer dès les prémisses du commerce en ligne. Depuis 2009, ce marché a crû de 80 %. Ayant pris du retard sur le marché en ligne, les banques françaises ont constaté qu’elles perdaient « une grande partie de la valeur client, à savoir tout son comportement d’achat », explique Eric Delannoy, spécialiste du secteur bancaire et du crédit à la consommation sur Franceinfo.
Avec 35 % de parts du marché constitué par les e-commerçants et 23 millions de clients, les trois banques devraient rapidement imposer PayLib. Plusieurs enseignes sont déjà intéressées. « 8 des 15 principaux sites de commerce en ligne en France ont donné leur accord de principe », selon un des banquiers impliqués, rapporte Le Monde. Voyages-sncf.com, Leroy Merlin, vente-privee.com ou PriceMinister ont d’ores et déjà annoncé qu’ils proposeraient à leur clientèle de payer via PayLib.
Un pari audacieux
PayLib n’est pas la première tentative française de création d’une plateforme de paiement ouverte à tous. Le Crédit Agricole, premier réseau bancaire français, avait lancé en 2011 Kwixo. Alors que celui-ci visait « 5 à 6 millions d’utilisateurs dans les quatre à cinq ans », il n’en comptait dernièrement que 450 000 et aucun des 15 principaux commerçants en ligne de France n’y avait adhéré : un échec. Absence de succès également pour Buyster, l’offre lancée par Bouygues Telecom, Orange et SFR avec Atos, le leader technologique des transactions en ligne.
Pour le moment, seules la BNP Paribas, la Société Générale et la Banque Postale se sont alliées pour lancer PayLib. Leur principal enjeu est dorénavant d’en faire un standard du paiement en ligne qui obligera les autres à y adhérer.