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Pour une véritable reconquête industrielle, tablons sur des entrepreneurs conquérants

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Le Gouvernement français entend se lancer dans une « reconquête industrielle » et a fait part de ses plans, 34 au total, ce jeudi 12 septembre 2013 à l’Élysée. François Hollande et le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg ont mis des mots sur les actions qu’ils comptent entreprendre pour être en mesure de rendre compétitives les filières les plus attractives dans la grande bataille mondiale.

Les secteurs concernés sont nombreux et le chantier économique d’envergure : transports, textile, bois, chimie verte et biocarburants, énergies renouvelables, réseaux électriques, numérique, robotique, biotechnologies médicales, nanoélectroniques, objets connectés, usine du futur, etc. L’objectif est, selon un document de présentation officiel, de « Construire une offre industrielle nouvelle, compétitive, capable de regagner les marchés perdus et d’en gagner de nouveaux ».

Soutenir la reprise

Une initiative qui vient compléter le projet de budget de 2014, dont le président compte bien faire un propulseur supplémentaire pour soutenir une reprise naissante et encore timide.« Notre responsabilité, a-t-il dit (François Hollande NDLR), c’est de faire en sorte que l’éclaircie se confirme », a commenté Najat Vallaud-Belkacem.

Le second trimestre 2013 a en effet montré les signes encourageants d’une éventuelle sortie de récession. L’Insee estimait la hausse à 0,5 %, ce qui permettait à Pierre Moscovici, ministre de l’Économie et des Finances, de tabler sur une croissance de 0,1 % pour l’année 2013.

Une estimation contestée par certains analystes qui ne sont pas aussi enthousiastes et qui privilégient plutôt l’hypothèse d’une stabilisation,voir d’une rechute de l’activité économique, que celle d’une croissance de 0,9 % en 2014. À leurs yeux, les signes d’amélioration sont temporaires

Les PME y croient

Tout ceci reste des mots et des postulats. Concrètement, où en sont les PME/ETi et les groupes français ? L’Express publie un article plutôt rassurant du palmarès des 100 plus belles entreprises de France établi par l’Entreprise et Coface Services. Parmi elles, figurent des entreprises de nombreuses filières différentes, de l’alimentaire à l’électronique en passant par le prêt-à-porter et les télécoms.

La troisième enquête annuelle de conjoncture réalisée en mars 2013, conjointement par la DGCIS et Bpifrance, auprès de 587 entreprises de taille intermédiaire (ETI) nationales n’est pas moins encourageante. 40 % des ETI anticipaient une progression de leur activité et 19 % une diminution, à comparer respectivement à 46 % et 14 % en 2012 et 56 % et 7 % en 2011.

Des secteurs se distinguent, portés par des innovations pouvant se révéler juteuses sur le marché. L’aéronautique par exemple, déjà bien portante, connaît de nouvelles perspectives de développement avec l’arrivée des drones.La PME francilienne LH Aviation, jusque là focalisée sur les avions biplaces, a décidé de faire irruption dans le secteur très compétitif des drones via l’acquisition d’Infroton, flairant là une opportunité de croissance supplémentaire.

Des grands groupes à la réussite inégale: PSA à la peine, Vivarte limite la casse

Parmi les grands groupes, les derniers résultats sont moins évidents. Dans le secteur des télécommunications, depuis l’arrivée de Free, les concurrents font plutôt grise mine. Idem pour le marché de l’automobile, en forte chute durant le mois d’août. PSA continue notamment de souffrir avec une perte de 17,3 % de ventes sur un an. Quelques exceptions, dans le secteur de la mode notamment qui s’en tire honorablement avec une hausse de la consommation d’articles d’habillement et textiles de 2,8 % au mois de juillet par rapport au même mois en 2012.

Une bonne santé portée par les grandes marques de luxe telles que l’indétrônable LVMH évidemment, mais aussi par certaines enseignes de mode qui résistent à la dégradation du marché. Le groupe Vivarte vient de publier ses résultats et limite de 1,8 % le recul de ses ventes sur son exercice clos fin août. Un regain favorable inattendu alors que, lors de l’exercice précédent, le chiffre d’affaires avait chuté de 4,6 % et que l’entreprise connaissait une phase de restructuration. Ce sont des marques comme Minelli (+ 4,7 %), San Marina (+2 %), et Caroll (+4,6 %) qui permettent au groupe de tromper la morosité économique et de présenter de bons résultats dans un contexte pourtant difficile.

Scruté en détail, le paysage économique reste morose, même si les perspectives de développement pour les PME et les ETI existent et que les prévisions des entrepreneurs restent solides. C’est sans doute cela, la détermination des entrepreneurs, qui permet d’avoir encore de l’espoir sur une éventuelle reprise dans les mois à venir.

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