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Quel programme pour le G20 de Saint Petersbourg

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Le ministère des Affaires étrangères russe, dont le pays préside la réunion cette année, a été le premier à l’affirmer, « le G20 a été créé pour résoudre les problèmes économiques et financiers », et la Syrie « ne figure pas à l’agenda du Sommet de Saint-Pétersbourg ».

Les BRICS battent de l’aile

Malgré ces rappels, il est évident que la Syrie sera la priorité numéro 1 des membres du G20. Pourtant, si les questions économiques reviennent sur le devant de la scène, c’est vers les pays émergents que se tourneront alors les regards.

En effet, la rencontre des membres du G20 s’annonce tendue tant les monnaies de ces pays suivent une courbe descendante depuis le début de l’année. Alors que la roupie indienne a perdu un quart de sa valeur depuis le début de l’année, le réal brésilien a chuté de 15% tandis que le rouble russe a perdu 10% de sa valeur.

A l’origine de cette chute, les projets de la banque centrale américaine. Cette dernière se prépare en effet à réduire son soutien à l’économie mondiale incitant les investisseurs à revenir vers les Etats-Unis.

Dans un monde connecté, plus de politiques auto-centrées

Face à la crise économique mondiale, les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) ont montré leur force et leur résistance pendant ces dernières années. Mais aujourd’hui, la politique américaine provoque leur affaiblissement et ce G20 sera l’occasion pour les pays émergents de mettre les Etats-Unis en face de leur politique monétaire dangereuse.

C’est ainsi que l’Afrique du Sud a demandé, quelques jours avant l’ouverture de cette réunion, « une meilleure reconnaissance du fait que nous vivons dans un monde interconnecté » et a également mis en garde contre des décisions « basées sur les seuls intérêts nationaux qui peuvent avoir des conséquences graves sur les autres nations ».

L’amitié russo-chinoise affichée

Alliés sur la question syrienne, Russes et Chinois montreront leur proximité économique à l’occasion de cette réunion dont ils profiteront pour conclure quelques accords en marge des réunions.

« Avec le président Poutine, nous dresseront ensemble le bilan de l’évolution des relations bilatérales depuis notre rencontre de mars dernier, nous tracerons les grands axes de notre coopération à court-terme et nous assisterons à la cérémonie de signature de plusieurs nouveaux accords », a ainsi expliqué le président chinois Xi Jinping, dans une interview accordée au journal Rossiïskaïa Gazeta.

Comme le rappelle le président chinois dans cette interview, la collaboration entre la Russie et la Chine couvre désormais de nombreux domaines économiques, commerciaux, énergétiques, judiciaires, militaires ou encore humanitaires.

Ce G20 de Saint Petersbourg, le premier pour le président chinois nommé cette année, « permettra de profiter du niveau élevé des rapports politiques russo-chinois pour approfondir la collaboration pratique tous azimuts et intensifier la coopération sur la scène internationale entre les deux pays », a encore indiqué Xi Jinping.

La réduction des dettes publiques pour plus tard

Au programme de ce G20 également, une remise en question des objectifs de réduction des dettes publiques nationales. Cette discipline budgétaire qualifiée un temps de prioritaire, ne le sera sans doute plus tel que l’ont rappelé les ministres des Finances lors d’une réunion préparatoire, à la fin du mois de juillet.

Lors de cette réunion, les ministres ont conclu que la « priorité (du G20) à court terme » serait « de doper l’emploi et la croissance » tandis que la réduction des dettes publiques deviendrait « un objectif de moyen terme ».

Alors qu’en 2010, à Toronto, avait été évoquée l’adoption d’objectifs chiffrés pour réduire les déficits de ces dettes publiques, cette idée ne sera donc pas à l’ordre du jour.

La fin des paradis fiscaux

Lors de ces mêmes réunions préparatoires, le thème brulant de l’évasion fiscale a maintes fois été abordé. Ce sujet a été confié à l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE) et vise à lutter contre l’évasion fiscale et les paradis fiscaux.

L’objectif est donc de faciliter les échanges automatiques de données entre les pays  tout en luttant contre les divers mécanismes qui permettent à de grandes entreprises de ne pas payer les impôts nationaux en profitant des failles des systèmes fiscaux de chaque Etat.

Pour Vladimir Poutine, ce plan d’action soumis au G20 sera le « pas le plus important en cent ans vers une plus grande coopération fiscale de nos pays ».

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