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Qui sont les Shebab somaliens auteurs de l’attaque de Nairobi?

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Depuis samedi 21 septembre, les Shebab somaliens ont refait surface au Kenya et braquent les projecteurs de l’actualité sur eux : ils ont mené une prise d’otages de grande ampleur dans un centre commercial de Nairobi, au Kenya.

Cette attaque qui a fait jusqu’à présent 68 morts et près de 200 blessés depuis samedi, aurait été menée par les islamistes dans le but de « punir » le Kenya pour son investissement depuis 2011 dans la guerre somalienne au sein de la force africaine déployée sur place.

Des terroristes aidés par la péninsule arabique

 « Haraka al-shebab el-moudjahidin » en arabe, qui signifie « le mouvement des jeunes moudjahidin », est un groupe islamiste qui s’est construit sur la base des derniers militants des tribunaux islamiques qui, en 2006, se sont fait expulsés de la capitale somalienne à la suite de l’intervention éthiopienne dans Mogadiscio.

Depuis, les Shebab mènent leur djihad, refusant toute ingérence étrangère dans la crise somalienne et imposant l’islam et la charia comme base de la société. Selon les estimations, ils seraient environ 5 000 à ce jour.

C’est grâce à l’aide de militants islamistes en provenance de la péninsule arabique et du Soudan que le mouvement perdure aujourd’hui, car après plusieurs scissions, le mouvement a subi une forte phase de déclin.

Dès 2009, ils font allégeance à Al-Qaïda et à son chef, Oussama Ben Laden. Ils sont alors reconnus par ce dernier comme les seuls représentants de l’organisation terroriste dans la Somalie.

Un mouvement divisé

Mais depuis 2012, et malgré le renfort de terroristes venus de pays voisins, les islamistes shebab ont subi de nombreux revers militaires, grâce à l’action des forces somaliennes soutenues par l’Union africaine qui a dépêché des troupes kényanes et éthiopiennes sur le terrain.

Ils sont également toujours en proie à de nombreuses divisions internes. Tous islamistes, ils sont partagés sur la question de l’ampleur à donner à leur action. En effet, une fracture oppose depuis longtemps les « nationalistes » aux partisans d’un « djihad mondial ».

Cette division de fond a suscité une véritable purge intérieure, réalisée par le chef actuel des Shebab, Ahmed Abdi Godane. Une dizaine de commandants de l’organisation ont été éliminés.

Depuis 2011, les actions se multiplient

En Somalie, les islamistes shebab ont récemment mené deux opérations de grande ampleur. A Mogadiscio, des terroristes se sont attaqués au tribunal et au bâtiment principal de l’ONU. Puis, au début du mois, ils ont organisé une embuscade contre le convoi du président somalien, Hassan Cheikh Mohamoud, qui a survécu à l’attaque.

C’est pour se venger de l’action du Kenya en Somalie que les islamistes somaliens ont étendu, depuis 2011, leur zone d’action à ce pays voisins.

Récemment, le 10 mars 2012, l’attaque à la grenade d’un bus à Nairobi a fait 6 morts et 70 blessés. En novembre de cette même année, les Shebab revendiquent également l’attaque d’un second bus. En décembre, des grenades sont envoyées dans un bar d’un quartier de Nairobi, faisant plusieurs blessés.

En mai 2013, six policiers kényans sont abattus et en août, les Shebab se rendent également responsables de la mort de quatre Kényans lors d’un raid au sud de la frontière somalienne.

Une attaque contre l’Occident

Si les Shebab se sont fait connaître par leurs nombreuses attaques terroristes, c’est en revanche la première fois qu’ils surprennent par l’ampleur de l’organisation de cette prise d’otages meurtrière dans la capitale kényane.

« En attaquant les Occidentaux à Nairobi, les Shebab montrent qu’ils s’attaquent aux infidèles, ensuite ils détruisent la seconde ressource économique du Kenya, et enfin ils marquent un point sur le plan symbolique en rappelant que leur lutte est vraiment contre l’Occident », explique Roland Marchal, chercheur au CNRS et spécialiste de l’Afrique de l’Est à France 2.

Depuis leur compte Twitter et alors que la prise d’otage du centre commercial de Westgate n’était pas terminée, à Nairobi, les Shebab expliquaient pour leur part que « ce que les Kényans voient à Westgate, c’est de la justice punitive pour les crimes commis par leurs soldats » sur le territoire somalien « contre les musulmans. »

Qui sont les Shebab qui ont revendiqué l… par ITELE

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