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Réchauffement climatique: vers un rapport alarmant du GIEC?

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Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a ouvert, ce lundi 23 septembre, ses travaux en vue de la publication de son cinquième rapport sur l’évolution du réchauffement de la planète. Cette publication se fera en quatre temps, jusqu’à octobre 2014. Son diagnostic est encore plus inquiétant que celui de 2007, qui avait suscité une mobilisation sans précédent et qui avait valu au Groupe un prix Nobel de la Paix.

Par ses rapports successifs – 1990, 1995, 2001, 2007, puis 2014 -, le Giec rythme la politique du climat entérinée par la Convention de l’ONU en 1992. Il est ouvert à tous les pays membres de l’ONU. Cette organisation intergouvernementale réunit scientifiques et politiques – un dispositif exigé par Ronald Reagan et Margaret Thatcher qui ne souhaitaient pas laisser aux écolos la mainmise sur l’expertise mondiale du climat.

4 scénarios possibles pour le réchauffement climatique

Le Giec présentera quatre scénarios possibles pour la fin du siècle en fonction des futures émissions de gaz à effet de serre dans l’atmosphère. L’un d’entre eux seulement permettrait de contenir le réchauffement climatique à + 2 °C – objectif adopté par les 195 pays sous l’égide de l’ONU et qui semble de plus en plus irréalisable. Les trois autres passent bien loin du but, le pire annonçant un réchauffement de + 2,6°C à + 4,8 °C d’ici 2100.

Selon les scientifiques, il ne faut pas oublier qu’il s’agit seulement d’une moyenne. Le réchauffement climatique n’est en aucun cas uniforme. Les spécialiste envisagent même un réchauffement de près de 10 °C dans les régions polaires, incluant le nord du Canada. Ils prévoient aussi une accélération de la fonte des glaces du Groenland, une augmentation du niveau de la mer – jusqu’à 10 mètres à l’horizon de deux ou trois siècles –, ainsi qu’une acidification des océans menaçant un grand nombre d’écosystèmes marins.

Le rapport entérinera également l’existence d’un lien entre le réchauffement et les phénomènes météorologiques extrêmes que la planète a vécus en 2012, allant de l’ouragan Sandy et des sécheresses aux Etats-Unis aux pluies diluviennes qui se sont abattues sur la Grande-Bretagne, l’Australie et le Japon.

L’Homme, principal responsable

En 2013, l’humanité émettra 33 milliards de tonnes de gaz carbonique dans l’atmosphère, ce qui représentent un chiffre sans précédent pour la planète. 

Et si en 2001, les experts affirmaient que l’homme était la cause principale du réchauffement climatique avec une probabilité de 66 %, en 2013, les activités humaines, et notamment la combustion des énergies fossiles, sont désignées comme responsables avec 95 % de certitude.  « Il y a une certitude élevée sur le fait que (l’activité humaine) a réchauffé les océans, fait fondre la neige et la glace, élevé le niveau moyen global des mers et modifié certains extrêmes climatiques », est-il écrit dans le projet du rapport.

Dans l’optique de l’accord mondial de 2015

Deux autres volets de ce cinquième rapport seront présentés au printemps et en octobre 2014 sur les impacts attendus et les moyens de les atténuer.

Puis, en décembre 2014, une synthèse du rapport sera fournie aux gouvernements. Elle servira de base à la 21e conférence des parties de la Convention du climat de l’ONU prévue à Paris en 2015, suite à l’échec de la Conférence de Copenhague sur le climat de 2009. Le président français François Hollande a déclaré à ce sujet, vendredi 20 septembre, que l’objectif en 2015 est « de parvenir à un pacte mondial sur le climat » en vue de « contenir l’évolution de la température en-deçà de 2°C à l’horizon 2100. »

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