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Responsabilité Sociétale d’Entreprise et potentiel humain

Le rapport Brovelli-Drago-Molinié, remis en juin dernier au gouvernement, avait pour titre « Responsabilité et performance des organisations ». Les 20 propositions présentées par les rapporteurs étaient focalisées sur la responsabilité globale des entreprises, des organisations et des administrations publiques, présentée comme un véritable levier de performance durable.

L’emploi de cette notion de responsabilité globale s’expliquait par la volonté des auteurs de faire entrer de plain pied la responsabilité sociétale au cœur des organisations, au-delà des seuls enjeux de conformité à une réglementation de plus en plus pressante qui, finalement, peuvent constituer des freins à la mise en œuvre de la RSE et également la dissocier de la stratégie économique.

Responsabilité Globale, essai de définition

Les rédacteurs définissaient la Responsabilité Globale comme étant « l’ensemble des engagements économiques,  sociaux, sociétaux, environnementaux et de gouvernance qu’une organisation, publique ou privée, adopte, de la façon la plus concertée et ouverte possible, pour déployer une stratégie intégrée de performance durable, pertinente et mobilisatrice pour ses actionnaires, ses clients, ses collaborateurs et les territoires où elle opère. »

Si cette définition a fait consensus auprès des observateurs l’ayant commentée, un point a particulièrement attiré notre attention. Celui « (d’)une stratégie intégrée de performance durable, pertinente et mobilisatrice pour ses actionnaires, ses clients, ses collaborateurs et les territoires où elle opère ». Ces éléments nous renvoient d’une part à la notion de création de valeur partagée, présentée il y a maintenant deux ans par Michael Porter dans son ouvrage intitulé «  Creating Shared Value » et d’autre part, à la notion de parties prenantes qui aurait d’ailleurs gagné à être citée à ce moment.

La question des parties prenantes a été abordée dans la proposition 12 du rapport intitulée « Accroître la place consacrée aux sujets de RSE dans le dialogue social, d’entreprise, de branche, interprofessionnel, territorial ou international » ; dans ce chapitre les entreprises sont invitées à davantage dialoguer avec les parties prenantes, non pas pour rendre des comptes mais s’engager dans une voie de concertation génératrice de valeur pour les parties prenantes comme pour les entreprises, ce que justement induit la définition donnée de la Responsabilité Globale. Revenons donc sur le point qui a attiré notre attention ; il s’agit de l’évocation des collaborateurs appelé donc à être (mieux) mobilisés par ce type d’approche.

Redonner du sens

En cette période difficile que nous traversons, la question de la mobilisation des équipes est une donnée fondamentale.  Le capital humain, c’est-à-dire les connaissances, les savoir-faire et les compétences des femmes et des hommes qui contribuent à la performance des organisations privées et publiques, est un véritable levier de performance durable. Si le capital humain est une source de coût, il est aussi un actif à prendre en considération, au même titre que la marque, l’image et les brevets, il est une composante essentielle du capital immatériel des entreprises. Des équipes motivées constituent un formidable gisement de productivité pour les organisations privées et publiques. Une des composantes de la motivation des salariés réside dans la capacité que l’entreprise, au travers ses managers, a de donner du sens au travail de chacun et l’envie de travailler en équipe.

A ce sujet, rappelons que Philippe Vasseur avait traduit la RSE, lors de l’édition 2012 du World Forum de Lille, comme la capacité à « Redonner du Sens à l’Economie » ; de là à extrapoler dans un « Redonner du Sens à l’Entreprise », il n’y a qu’un pas. Redonner du sens au travail de chacun revient à situer sa contribution à la valeur ajoutée globale de l’entreprise mais aussi à créer du lien entre chacun au bénéfice d’un intérêt collectif…celui de l’entreprise responsable de l’impact de ses actes et décisions vis-à-vis de son écosystème.  

Cet intérêt collectif renvoie à la nécessité d’impliquer les parties prenantes, internes et externe ; non seulement pour répondre à leurs attentes, qui induit une attitude réactive,  mais de pouvoir aussi anticiper et innover en étant proactif par une perception accrue des opportunités à mieux dialoguer ensemble.

 

 
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