Site icon La Revue Internationale

Roms: un fichage ethnique fait scandale en Suède

[image:1,l]

Le journal local Dagens Nyheter révèle une opération de fichage 

Le journal suédois Dagens Nyheter a révélé, lundi 23 septembre, l’existence d’un fichier ethnique – illégal en Suède – de plus de 4 000 personnes de la communauté rom. Dans son article, le journaliste Niklas Orrenius affirme que ce registre a été crée en 2012 par la police de Lund, dans le sud de la Suède.

Réaction de la police suédoise

La police suédoise a tout de suite réagi en indiquant que ce fichier avait été réalisé par un policier du commissariat de Lund. « Les informations décrites par DN [ndlr : Dagens Nyheter, le journal suédois] constituent, d’après les informations que j’ai reçues, un dossier d’analyse dans le cadre d’une enquête sur la criminalité, établi par les autorités de police en Scanie (sud). D’après ce que je peux en juger aujourd’hui il n’y a aucun fondement à cela dans la loi et c’est tout à fait inacceptable », a indiqué le chef de la police nationale, Bengt Svenson, dans un communiqué.  

[image:2,f]

4.029 noms fichés

Le fichier contient au total 4.029 noms, dont un quart sont des enfants.  Accessible aux agents des autres départements ainsi qu’à la police criminelle, le fichier ethnique rassemble les noms de nombreuses personnalités publiques comme le chef de l’Association de la jeunesse Rom, des personnages politiques, mais aussi des noms de la scène culturelle et du monde du sport.

Ce registre policier dresse les liens familiaux entre différentes personnes comme l’explique le quotidien Dagens Nyheter, qui a révélé l’affaire : « Le registre ne parle pas de criminalité (…). C’est un recensement d’un lien de parenté » précise l’article. Les adresses, les numéros de Sécurité sociale et les arbres généalogiques des personnes fichées sont également indiqués.

Colère de la classe politique

La révélation de ce fichage ethnique a suscité de vives réactions de la classe politique. « Choquée », la ministre de la Justice Beatrice Ask, a rappelé qu’il était interdit « d’utiliser des informations sur des individus simplement fondées sur leur origine ». « C’est révoltant, c’est le moins qu’on puisse dire », a quant à lui déclaré le ministre de l’Intégration, Erik Ullenhag avant d’ajouter que ce fichier fragilisait la « confiance des Roms en l’Etat et en la société entière ».

Quitter la version mobile