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Si les Zambiens frappent leurs femmes, c’est parce qu’ils les aiment

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 « Battre sa femme est un acte d’amour », a clairement déclaré le ministre de la Défense zambien, Geoffrey Bwalya Mwamba.

Battre plutôt que protéger

Une réflexion qui n’est pas passée inaperçue, ni en Zambie, ni ailleurs puisque cette phrase a déjà fait le tour du monde. Dans un article paru cette semaine, le site Sista Diaspora se fait l’écho de ce scandale qui a réveillé l’âme féministe de nombre de femmes africaines.

En fait, ces mots ne sont pas nouveaux, et le ministre en question les aurait prononcés en mai dernier, lors d’une réunion de l’initiative africaine Brothers for Life, une campagne qui tend à faire évoluer les mentalités et les comportements des hommes envers les femmes, en les encourageant à les « respecter » et à les « protéger ».

Les ONG condamnent

Immédiatement après cette sortie douteuse, le ministre zambien a été la proie de vives critiques, tant par les membres de l’initiative Brothers for Life que pars divers ONG et associations de défense des droits de l’homme qui ont vivement condamné cette déclaration.

Richard Delate, directeur de l’organisation sud-africaine Johns Hopkins Health and Education, partenaire de Brothers for Life, s’est immédiatement désolidarisé des ministres en affirmant qu’il n’y a « aucune excuse à la violence contre les femmes ».

Mais pour certaines ONG, la portée de cette phrase va plus loin qu’une simple phrase déplacée. En effet, dans un communiqué commun, certaines associations ont craint que de tels propos, délivrés par un homme haut-placé dans la société zambienne, d’influencent « d’autres hommes pour justifier la violence contre les femmes au nom de la culture ».

50% des Zambiennes maltraitées

Le ministre est désormais sommé par ces associations de présenter des excuses publiques, tandis que certains exigent sa démission.

Ce dernier n’en n’est pourtant pas à son coup d’essai. En effet, Geoffrey Bwalya Mwamba a été l’objet d’une plainte pour violences familiales déposée par son épouse, en 2010. Selon les dires de sa belle-sœur, celle-ci aurait également été menacée par le ministre.

En Zambie, les violences conjugales sont le quotidien de nombreuses femmes qui sont souvent considérées comme des citoyennes de seconde zone. Selon le site Sista Diaspora, près de 50% des Zambiennes ont déclaré avoir déjà subi des violences physiques ou sexuelles à partir de leurs 15 ans.

> Lu sur Sista Diaspora

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