Alors que le Sénat devait se prononcer dans les heures à venir sur son exclusion, Silvio Berlusconi ne se résout pas à abandonner la scène politique. Il a en effet annoncé dans un message vidéo, mercredi 18 septembre la renaissance de son premier parti, Forza Italia, créé en 1994. Tout en dénonçant « le complot politique et judiciaire » dont il fait l’objet.
Expulsé du Sénat
A la suite de sa condamnation à plus de deux ans de prison pour fraude fiscale en août dernier dans une affaire d’achat de droits télévisés par son groupe Mediaset, une commission sénatoriale doit se prononcer sur sa déchéance parlementaire. Mercredi soir, les 15 sénateurs de gauche et les 8 sénateurs de droite de la commission spéciale ont rejeté une motion de son parti, le PdL qui visait à l’empêcher d’être exclu du Sénat.
La décision du Sénat devra ensuite être ratifiée en séance plénière au début du mois d’octobre. Là encore, l’issue du scrutin ne semble pas devoir lui être favorable.
Rappelons que Silvio Berlusconi devra prochainement faire face à deux autres procès – liés aux bunga-bunga et à la corruption d’un sénateur.
Renaissance de la Forza Italia
Devant sa bibliothèque et des photos de famille, l’ancien président du Conseil a dévancé la sentance parlementaire en annonçant la renaissance de son premier parti politique, la Forza Italia (« Allez l’Italie »), créé en 1994 et dissout en 2009 dans le Peuple de la Liberté (PdL). Un parti censé libérer le pays « de la dictature de la magistrature communiste, véritable contre-pouvoir de l’Etat démocratique ». Il accuse notamment les juges qui l’ont condamné à plusieurs reprises d’être « pervertis » et de le persécuter.
Le Cavaliere a ainsi enjoint les Italiens à devenir « des missionnaires » de son parti et à « descendre dans l’arène pour combattre cette gauche » qui « utilise la justice à des fins politiques », scandant à trois reprises le nom de son parti Forza Italia (« Allez l’Italie ») la main sur le cœur.
Son programme politique annonce « moins de pouvoir pour l’Etat, moins de dépenses publiques et moins d’impôts. » Soit « tout le contraire de la gauche », a-t-il ajouté. Il n’a en revanche pas attaqué la coalition gouvernementale gauche-droite à laquelle son parti, le PdL, participe, comme on aurait pu s’y attendre du fait de ses récentes menaces de renversement du gouvernement Letta.