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Viol collectif: le tribunal indien doit rendre son verdict

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Le tribunal de New Delhi rend aujourd’hui son verdict dans l’affaire du viol collectif de Jyoti Singh Pandey, étudiante de 23 ans en physiothérapie, morte des suites de ses blessures 13 jours après l’agression survenue le 16 décembre 2012.

L’affaire, qui avait ébranlé l’opinion publique internationale, provoquant des vagues de manifestations en Inde, avait poussé le gouvernement indien à adopter une loi aggravant les sanctions pénales en cas de viol, de harcèlement ou de voyeurisme.

Un accusé suicidé, un autre déjà emprisonné

En mars dernier, Ram Singh, un des six hommes accusés d’avoir violé l’étudiante, s’est suicidé dans la prison de Tihar, à New Delhi. Placé sous haute surveillance, soupçonné d’être le meneur du groupe, il a été retrouvé pendu dans sa cellule. Plus récemment, le 31 août, le tribunal de la capitale indienne rendait son premier verdict concernant un des violeurs, mineur au moment des faits. Reconnu coupable, il a été condamné à une peine de trois ans dans un centre de détention spécialisé.

Si la famille de la victime violée avait réclamé la peine de mort pour l’adolescent, des associations de défense des droits de l’Homme avaient cependant appelé à la retenue dans la peine prononcée contre une personne mineure, estimant qu’il fallait donner une chance de réhabilitation au jeune homme. La justice doit désormais se prononcer concernant le sort des quatre autres accusés, qui connaîtront aujourd’hui le verdict du tribunal.

85 témoins d’accusation

Les quatre hommes, Mukesh Singh, Vinay Sharma, Akshay Thakur et Pawan Gupta, sont accusés, entre autres, de tentative d’assassinat, viol collectif, crimes contre nature, destruction de preuves et complot. Pendant les huit derniers mois de procès, la justice a déjà présenté pas moins de 85 témoins d’accusation. Les accusés ont présenté de leur côté 17 témoins en leur faveur.

Selon la police, les six accusés ont violé collectivement et agressé sexuellement avec une barre de fer rouillée la jeune étudiante. Celle-ci, accompagnée d’un ami lors des faits, a été prise à parti à l’arrière du bus. Alors qu’il tentait de la défendre, son compagnon a été frappé à la tête au point de perdre connaissance. Le bus qui se rendait dans le sud de New Delhi avait dévié sa trajectoire mais continuait de rouler pendant l’agression.

Laissés au bord de la route, inconscients, les deux étudiants ont ensuite été retrouvés par un passant. Le chauffeur du bus et principal suspect, Ram Singh, aurait tenté de faire marche arrière avec le véhicule pour écraser les deux victimes, puis a nettoyé les roues pour effacer les preuves.

Le père de la victime veut la peine de mort pour les 4 accusés

Les accusés, âgés de 19 à 35 ans, risquent la peine de mort. « Nous n’accepterons rien au-dessous de la peine de mort », a déclaré le père de la victime à la veille du verdict, estimant qu’« une autre peine que la potence pour ces hommes ne serait pas juste. Cela enverrait le mauvais message. Les gens perdraient confiance dans notre système judiciaire ».

« Je ne peux pas imaginer quelque chose de mieux que les quatre accusés soient condamnés à mort. […] Cela apporterait la paix dans notre esprit et dans le pays », a-t-il ajouté.

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