Ce mercredi 2 octobre, le président de la République, François Hollande, inaugure, à Cournon d’Auvergne, le 22e Sommet de l’Elevage. Le chef de l’Etat est accompagné de Stéphane Le Foll, ministre de l’Agriculture, de l’Agroalimentaire et de la Forêt, de Guillaume Garot, ministre délégué à l’Agroalimentaire et de Nicole Bricq, ministre du Commerce Extérieur. Quels sont les enjeux d’une telle visite ?
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La 22ème édition du Sommet de l’Elevage (du 2 au 4 Octobre 2013) réunit à Clermont-Ferrand 1250 exposants, 80 000 visiteurs professionnels et 2 000 animaux. Installé dans le berceau mondial des plus grandes races à viande bovines, le sommet est une vitrine exceptionnelle de l’élevage français. Une occasion en or pour le Chef de l’Etat qui souhaite se réconcilier avec le milieu rural. Le Premier ministre, Jean Marc Ayrault, s’était fait, en effet, chahuté par les agriculteurs, au salon international de l’élevage (Space), le 12 septembre dernier, à Rennes.
Ce n’est que la deuxième fois que ce rendez-vous européen de l’élevage accueille un président de la République, après Jacques Chirac en 2006. François Hollande y est donc particulièrement attendu.
Réforme de la Politique agricole commune
Lors de sa visite, François Hollande annoncera le rééquilibrage des aides de la nouvelle politique agricole commune (PAC) en faveur des éleveurs. Le Parlement européen, le Conseil des ministres de l’Union européenne et la Commission européenne sont, en effet, parvenus le 25 septembre dernier à un accord pour finaliser la réforme de la PAC, pour la période 2014-2020. Les 63 milliards d’euros, qui seront alloués à la France par Bruxelles, devraient bénéficier, en premier, aux éleveurs.
La répartition de l’enveloppe de la PAC, qui absorbe 38 % du budget européen, « assurera qu’aucun Etat membre ne reçoive moins de 75 % de la moyenne communautaire d’ici à 2019 », selon un communiqué de la commission. « Au sein d’un même Etat membre ou d’une région, les écarts des niveaux de soutien seront réduits d’une exploitation à l’autre : l’aide à l’hectare ne pourra pas être inférieure à 60 % de la moyenne des aides versées d’ici à 2019 dans une même zone administrative ou agronomique. »
Avec cette réforme de la PAC, « l’installation des jeunes sera fortement encouragée, avec la mise en place d’un supplément d’aide de 25 % pendant les cinq premières années. » Par ailleurs, « plus de 100 milliards d’euros seront investis entre 2014 et 2020 pour aider l’agriculture à faire face au défi de la qualité des sols, de l’eau, de la biodiversité et du changement climatique ».
Une visite très attendue
Mais l’un des principaux objectifs de ce déplacement est de conquérir un électorat plus traditionnellement classé à droite et très affecté par la crise. Et le sujet n’est pas pris à la légère. Ce mardi 1er octobre, François Hollande recevait le président de la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles), Xavier Beulin, en présence du ministre de l’Agriculture, Stéphane Le Foll, et la semaine dernière c’était la Confédération paysanne, deuxième syndicat du secteur, qui était reçu par le chef de l’Etat.
Les propositions du président sont très attendues. « Les éleveurs, dont les revenus sont au plus bas depuis plusieurs années, alors qu’ils supportent des conditions de travail et des contraintes réglementaires parmi les plus lourdes, attendent de cette réforme un signe fort pour l’avenir », ont indiqué la FNB (Fédération nationale bovine), la FNO (Fédération nationale ovine) et la Fnec (Fédération nationale des éleveurs de chèvres), lundi 30 septembre, dans un communiqué.
Et d’ajouter : « Certes, la Pac ne représente pas la seule réponse à apporter aux secteurs d’élevage, et nous ne ménageons pas nos efforts pour améliorer les prix et la productivité, mais un compromis doit être trouvé afin de restaurer une perspective pour l’élevage et ses filières, et de ce compromis l’élevage doit sortir gagnant ou il n’y survivra pas ».