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«24 jours »: l’affaire du gang des barbares portée à l’écran

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L’affaire hante encore les esprits. Le 20 janvier 2006, un soir de Shabbat, Ilan Halimi, un jeune juif de 23 ans, est attiré dans un guet-apens. Une jeune femme de 17 ans, prénommée Emma, qui a séduit le jeune homme dans sa boutique de téléphonie mobile à Paris, le mène jusqu’au repaire du « gang des barbares ».

Crime racial

Piégé, Ilan sera séquestré et torturé dans la cave d’une cité de Bagneux (92) pendant trois semaines par un groupe d’une vingtaine de personnes, avant d’être tué par Youssouf Fofana. Les ravisseurs voulaient obtenir une rançon, estimant qu’un « juif est supposé riche. »

lan Halimi a été découvert le 13 février 2006, nu, menotté, agonisant le long des voies ferrées du RER C à Sainte-Geneviève-des-Bois. Il a succombé à ses blessures lors de son transfert à l’hôpital. Youssouf Fofana, le « cerveau des barbares » qui a reconnu avoir porté les coups mortels, a été condamné à la perpétuité en 2009. En février 2013, le tribunal correctionnel de Moulins l’a condamné à sept ans de prison supplémentaires pour « apologie d’un acte de terrorisme », « provocation à la discrimination raciale » et pour avoir refusé de se soumettre à un prélèvement biologique.

« Une action citoyenne »

Pour porter à l’écran ce crime antisémite, devenu une affaire d’Etat, le réalisateur Alexandre Arcady (Ce que le jour doit à la nuit) s’est inspiré d’un livre-témoignage, 24 jours, la vérité sur la mort d’Ilan Halimi, écrit par Ruth Halimi, la mère de la victime. Interrogé par France Info, le cinéaste a estimé que l’adaptation cinématographique de cette histoire était « une action citoyenne »« Le récit des 24 jours qui suivent cette scène est une plongée dans la nuit d’un jeune homme enlevé et pris en otage parce qu’il est juif. À travers les messages de ses ravisseurs se dessine, jour après jour, son calvaire. C’est aussi l’histoire d’une mère et d’une famille qui vivent entre attente et désespoir au rythme des messages des bourreaux d’Ilan », explique le synopsis du film dans lequel Olivier Marchal, Zabou Breitman, Pascal Elbé et Jacques Gamblin se donneront la réplique.

Alexandre Arcady plante sa caméra au 36, Quai des Orfèvres

Il s’agit du premier film tourné dans l’enceinte de la police judiciaire au 36, quai des Orfèvres. Une manière pour la préfecture de police de Paris (PP) de participer à la politique de valorisation du patrimoine de l’Etat. « C’est très émouvant. On a vraiment l’impression d’être dans l’histoire. Alexandre Arcady voulait coller au plus près de la réalité. C’était inespéré de tourner une fiction au siège de la brigade criminelle, on ne l’envisageait même pas », a expliqué à l’AFP le premier-assistant réalisateur, Pascal Meynier. 

Un autre film en préparation

Le film devrait sortir sur les écrans au printemps 2014. Un autre long métrage sur cette affaire, réalisé par Richard Berry, est en préparation.  Il sera basé sur un ouvrage qui retrace le calvaire d’Ilan Halimi, celui de Morgan Sportès, Tout, tout de suite, axé davantage sur les géoliers, en particulier Youssouf Fofana.

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