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Accord de libre-échange entre l’Europe et le Canada

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Il s’agit d’un accord véritablement historique, le premier entre l’Union européenne et un pays membre du G8. Le Premier ministre canadien n’a pas hésité à parler de « grand moment » pour qualifier cet accord. Des négociations dans le même sens ont été engagées avec les Etats-Unis récemment, mais il faudra certainement encore de longues années pour aboutir à un accord.

De longues négociations pour arriver à cet accord de libre-échange

Les négociations, qui ont débuté en 2009, avaient à plusieurs reprises achoppé alors que l’on était tout proche de la conclusion d’un accord. Chaque fois, un sujet sensible avait conduit à l’absence de compromis : les médicaments génériques, les services financiers ou encore les produits agricoles.  

Les négociations se sont accélérées avec la décision du Canada de doubler la quantité de fromage pouvant être exportée sans taxes au Canada par l’Europe. En retour, l’Union européenne a consenti à ouvrir davantage son marché à la viande de bœuf canadienne.

Des enjeux conséquents

Les échanges entre le Canada et l’Europe sont extrêmement dynamiques. En 2011, ils représentaient par exemple 86 milliards d’euros. L’objectif affiché est de faire croître de plus de 20 % les échanges entre Europe et Canada. D’après Bruxelles, cet accord pourrait générer 12 milliards d’euros de PIB chaque année pour l’Europe.

C’est justement ces gains supplémentaires qui ont fait dire à José Manuel Barroso que s’ouvrait ainsi « une nouvelle page dans les relations entre l’UE et le Canada », lors de la conférence de presse organisée vendredi 18 pour officialiser cet accord qui, pour la commission, « accroîtra les échanges commerciaux et les investissements, générant ainsi croissance et emplois, dans l’UE comme au Canada. »

Vives réactions des deux côtés de l’Atlantique

La contestation de cet accord s’est faite des deux côtés de l’Atlantique. L’Association des producteurs laitiers du Canada a par exemple indiqué : « Cet accord remplacerait nos produits locaux par des fromages subventionnés de l’Union européenne et risquerait d’entraîner la fermeture de nos petites entreprises ou de nous chasser du marché. Cela est inacceptable. » L’inquiétude des petits producteurs laitiers est donc grande côté canadien, puisque l’avenir de certains d’entre eux pourrait être remis en question.

Côté français, la Fédération nationale bovine a indiqué dans un communiqué : « Les éleveurs de viande bovine sont scandalisés par l’accord de libre-échange UE-Canada que la Commission européenne veut mettre en œuvre, avec des ouvertures inacceptables à des volumes de plusieurs dizaines de milliers de tonnes de viandes bovines canadiennes. » Du fait de la différence de standards et de normes entre les deux zones, les producteurs européens pourraient subir une perte financière importante. La Fédération nationale bovine met également en avant la traçabilité insuffisante des viandes bovines canadiennes qui ne permet pas d’apporter la même garantie aux consommateurs.

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