• À propos
  • L’équipe
  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
  • Facebook
  • Twitter
  • RSS
La Revue Internationale
  • UNION EUROPÉENNE
  • RUSSIE
  • AMÉRIQUES
  • ASIE
  • AFRIQUE
  • MOYEN-ORIENT
  • LE MONDE DE DEMAIN
Actualités

Attaques de drones américains: le Pakistan joue-t-il un double jeu?

28.10.2013 par La Rédaction

Le Premier ministre pakistanais, depuis quelques mois à la tête de son pays, a demandé au président américain de cesser les attaques de drones opérées par la CIA sur le territoire pakistanais. Ces attaques ont déjà fait plusieurs milliers de morts, des civils pour la plupart. Un doute subsiste néanmoins concernant la bonne foi du Premier ministre. Approuverait-il secrètement ces attaques ?

[image:1,l]

Nawaz Sharif, Premier ministre pakistanais, était en visite officielle aux Etats-Unis cette semaine. Lors d’une entrevue avec le président américain, le chef du gouvernement pakistanais, nommé en mai dernier après avoir remporté les élections législatives, a expressément demandé aux Etats-Unis de mettre un terme aux tirs de drones américains sur son pays.

Les frappes américaines doivent cesser

La demande était solennelle et pourrait bien, si elle est acceptée et mise en pratique par les Etats-Unis, réchauffer les relations entre les deux pays. Relations qui se sont durement refroidies depuis 2011, lorsque les Etats-Unis ont mené un raid conduisant à la mort du leader d’Al-Qaïda de l’époque, Oussama Ben Laden.

Pressé de retrouver sa souveraineté, le Pakistan espère bien se débarrasser désormais des opérations d’un allié encombrant.

C’est dans le bureau ovale du président américain que les deux hommes se sont rencontrés. À l’issue de cette entrevue, le Premier ministre pakistanais a déclaré à des journalistes avoir « évoqué la question des drones […] en insistant sur la nécessité de mettre fin à de telles frappes. »

Devant la presse, Barack Obama s’est montré pour sa part beaucoup plus discret, réaffirmant néanmoins, s’il le fallait, que les relations entre le Pakistan et les Etats-Unis sont « fondées sur les principes du respect de la souveraineté et de l’intégrité territoriale. »

Crimes de guerres américains

Les tirs de drones sont, au Pakistan, un enjeu de sécurité nationale. En effet, depuis 2004, entre 2 000 et 4 700 personnes, pour la plupart civils, ont été tués au cours de 300 tirs de drones américains.

Selon un rapport d’Amnesty International, publié à l’occasion de cette visite, l’ONG témoigne de ces attaques dont le nombre de victimes civiles ne fait qu’augmenter.

« Dans notre rapport, nous montrons que sur 45 des frappes commises entre janvier 2012 et juillet 2013, il apparaît clairement qu’un certain nombre ont directement touché des civils. Nous avons notamment rapporté le cas d’une grand-mère de 68 ans tuée par des tirs de missiles. Il y a également eu le cas de 18 ouvriers massacrés à coups de missiles lancés par des drones », explique à JOL Press Aymeric Elluin, chargé de campagne Armes et impunité pour Amnesty International France, qui qualifie ces attaques de « crimes de guerre. »

« Il y a un problème d’identification des cibles et cela correspond à l’idée que se font les Américains de la dénomination « cible ». Ils utilisent le concept de signature strike qui consiste à dire : « Si vous avez un comportement se rapprochant plus ou moins d’un comportement dangereux pour la sécurité nationale américaine, nous vous éliminons. » Le problème, c’est que ce concept ne tient pas la route, leur agissement est absolument contraire au droit international », explique-t-il encore.

Et si Nawaz Sharif tenait un double discours ?

Pour le moment, aucun accord n’a été signé entre les deux pays et les bonnes résolutions américaines, si elles sont évoquées, ne restent qu’à l’état de paroles lancées à l’adresse du Premier ministre.

Et si cet accord ne venait jamais ? C’est ce que sous-entendait cette semaine le Washington Post dans un article publié au lendemain de la visite de Nawaz Sharif aux Etats-Unis.

S’appuyant sur une série de documents secrets, le quotidien américain a révélé l’existence de notes de service montrant que la CIA, qui ordonne l’envoi de ces drones, partage régulièrement les informations relatives aux missions américaines avec le Pakistan.

De là à penser que le Premier ministre approuverait ces opérations, il n’y a qu’un pas. Selon ces mêmes documents, au moins 65 missions auraient été menées à la suite de discussions entre les deux pays. En 2010, une opération aurait même été menée à la demande du Pakistan. En témoigne l’expression « à la demande de votre gouvernement », écrite sur un des documents.

La justice pakistanaise fait pression

Dans son rapport, Amnesty International met également en lumière cette ambiguïté du discours pakistanais.

Le Pakistan est « soupçonné d’avoir collaboré à un certain nombre de frappes, le pays étant en guerre contre plusieurs groupes armés », explique encore Aymeric Elluin. « Par ailleurs, le gouvernement n’a jamais rien fait pour venir en aide aux victimes de frappes. Les proches des victimes n’ont pas accès à la justice et n’obtiennent pas réparation. »

Cependant, la justice pakistanaise semble tenter de son côté de mettre les autorités face à ces contradictions pour les inciter à avoir une position claire vis-à-vis des Etats-Unis.

« La cour de Peshawar [au nord du Pakistan] a récemment dénoncé par une décision ces attaques de drones qui sont une ingérence dans l’espace aérien pakistanais, et a également appelé le gouvernement pakistanais à agir auprès des Etats-Unis pour que ces frappes cessent », indique Aymeric Elluin. 

La Rédaction


Barack Obama Drones États-Unis Nawaz Sharif Pakistan
Tribune à la une
Otages en Iran : ne nourrissez pas le crocodile

Otages en Iran : ne nourrissez pas le crocodile
Hamid Enayat est un analyste, militant des droits de l’homme et opposant politique iranien basé en France. ...

Idées
lri-ipad

Newsletter

Pour vous abonner à la newsletter La Revue Internationale, remplissez le formulaire ci-dessous.

Nouveaux tirs de missiles nord-coréens

Nouveaux tirs de missiles nord-coréens

27.03.2023
En Continu
La population mondiale pourrait bientôt décroître

La population mondiale pourrait bientôt décroître

27.03.2023
En Continu
Discours de Biden à Ottawa

Discours de Biden à Ottawa

26.03.2023
En Continu
La visite de Charles III reportée 

La visite de Charles III reportée 

25.03.2023
En Continu
Sur le même sujet
<strong>La politique intérieure et extérieure du Kazakhstan : une opportunité pour renforcer les liens entre Paris et Astana</strong>

La politique intérieure et extérieure du Kazakhstan : une opportunité pour renforcer les liens entre Paris et Astana

22.12.2022
Actualités

Une fois de plus, cette année écoulée aura été riche en bouleversements politiques. L’année 2022 restera marquée au fer rouge par le conflit en Ukraine et ses secousses aux quatre

Flagrant délit de désinformation pour Moscou

Flagrant délit de désinformation pour Moscou

26.10.2022
Actualités

Mercredi 26 octobre, le gouvernement slovène a fait savoir que le gouvernement russe avait utilisé des photos de déchets slovènes, prétendant qu’il s’agissait de déchets ukrainiens, pour étayer sa thèse

L’attaque du pont de Kertch fragilise Poutine

L’attaque du pont de Kertch fragilise Poutine

09.10.2022
Actualités

Suite à l’attentat perpétré sur le pont de Crimée samedi matin ayant causé la mort de trois personnes et l’effondrement partiel de la structure, Vladimir Poutine a convoqué lundi 10

Humayoon Azizi, l’ambassadeur qui résiste aux talibans

Humayoon Azizi, l’ambassadeur qui résiste aux talibans

15.08.2022
Actualités

Depuis la chute du régime, l’ambassadeur d’Afghanistan à Paris, Humayoon Azizi, refuse de reconnaître les talibans, et continue d’exercer sa représentation diplomatique au nom de la République islamique d’Iran.  Réduction

Revue Internationale
  • Facebook
  • Twitter
  • RSS
  • Grand Angle
  • Idées
  • En Continu
  • Union Européenne
  • Russie
  • Amériques
  • Asie
  • Afrique
  • Moyen-Orient
  • À propos
  • L’équipe
  • Contact
  • Mentions légales
  • Politique de confidentialité
© 2017 La Revue Internationale. Tous droits réservés.
Scroll to top
Aller au contenu principal