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Avec ses frasques, Nicolas Maduro est le digne héritier d’Hugo Chavez

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Le dauphin d’Hugo Chavez, Nicolas Maduro, a fort à faire dans son pays, mais trouve néanmoins le moyen de s’occuper des affaires internationales et d’ennuyer, tout comme le faisait le président Chavez en son temps, les Etats-Unis, l’ennemi de la nation.

« Yankees go home ! »

Lundi 30 septembre, trois diplomates de l’ambassade des Etats-Unis à Caracas ont été renvoyés après avoir été accusés de sabotage économique et électrique, un sabotage dans lequel l’opposition aurait également joué un rôle.

« J’ai ordonné au ministre des Affaires étrangères Elias Jaua de procéder à leur expulsion. Ils ont 48 heures pour quitter le pays […] Yankees go home ! », a déclaré Nicolas Maduro à l’occasion d’un discours public, sans donner le nom de ces diplomates.

Selon les mots du président, ces diplomates se seraient réunis « avec l’extrême droite vénézuélienne » pour « la financer » et afin de « mener des actions pour saboter le système électrique et l’économie » du pays.

Retour de diplomates

« Peu importe les actions qu’entreprend Barack Obama ! Nous ne permettrons pas qu’un gouvernement impérialiste apporte de l’argent et regarder comment ils stoppent les entreprises et regarder comment ils stoppent les entreprises et regarder comment ils coupent l’électricité pour éteindre tout le Venezuela », a poursuivi Nicolas Maduro, qui s’exprimait à l’occasion d’une cérémonie militaire.

C’est en référence aux fréquentes coupures d’électricité que subit le Venezuela que le président parlait en ces termes.<!–jolstore–>

Depuis le début du mois de septembre, ces pannes électriques font le quotidien des Vézuéliens tout comme cette pénurie alimentaire pour laquelle les autorités vénézuéliennes accusent également les Etats-Unis de spéculer sur les produits de consommation courante pour discréditer le régime.

Ce n’est pas la première fois que le président vénézuélien s’en prend à la diplomatie américaine sur le territoire. En mars dernier, alors qu’il venait à peine d’être élu, Nicolas Maduro avait déjà prié deux attachés militaires américains de Caracas de quitter le territoire après avoir été accusés de conspiration contre l’ancien président Chavez.

Quelques jours plus tard, les Etats-Unis avaient à leur tour renvoyé deux diplomates vénézuéliens du territoire américain.

Nicolas Maduro sèche la rentrée de l’Assemblée générale de l’ONU

Quelques jours auparavant, Nicolas Maduro s’était déjà fait remarqué par la communauté internationale en ne se présentant pas au traditionnel débat général qui ouvre chaque année l’Assemblée générale des Nations Unies.

Cette année aurait été l’occasion d’un premier discours de Nicolas Maduro devant la tribune de l’ONU et pourtant, au dernier moment, le président vénézuélien a décidé de ne pas faire d’étape à New York, lors de son voyage de Pékin à Caracas.

Le président avait pourtant annoncé qu’il se rendrait à l’Assemblée générale après son voyage officiel en Chine, mercredi 25 septembre.

Il prévoyait de rencontrer son vice-président Jorge Arreaza et de consacrer sa journée à l’économie et, selon la télévision officielle vénézuélienne, en marge de l’Assemblée générale, il devait rencontrer des groupes communautaires des quartiers populaires de New York, comme l’avait fait, en 2009, Hugo Chavez, son prédécesseur et père spirituel.

Et pourtant, Nicolas Maduro n’est jamais venu, justifiant son absence par la crainte que l’on s’en prenne « à son intégrité physique » après avoir reçu, alors qu’il faisait escale à Vancouver, des informations faisant état de « deux graves provocations » concernant sa visite.

Le président a indiqué que les autorités américaines disposaient d’informations sur ces provocations dans lesquelles seraient impliqués l’ex-secrétaire d’Etat américain adjoint pour les Affaires occidentales, Roger Norriega, et l’ancien ambassadeur américain à Caracas, Otto Reich.

Plus d’ambassadeurs depuis 2010

Cet épisode faisait suite à l’accusation portée par Nicolas Maduro à l’encontre des Etats-Unis qui lui auraient refusé le survol de leur territoire et la délivrance de visas lui permettant de se rendre à l’Assemblée générale. Une décision que le Venezuela avait qualifiée de « faute grave » et« d’insulte ».

Les autorités américaines s’étaient quant à elles défendues en affirmant avoir autorisé le survol de leur territoire et en niant un quelconque refus de délivrer des visas à la délégation vénézuélienne.

Les relations diplomatiques entre le Venezuela et les Etats-Unis restent très tendues, Washington et Caracas n’ayant plus d’ambassadeurs respectifs depuis 2010, mais seulement des chargés d’affaires. 

De Jésus-Christ à Nicolas Maduro, tous contre la guerre en Syrie

Encore plus tôt au mois de septembre, c’est par une lettre corsée de Nicolas Maduro à Barack Obama que le Venezuela officialisait sa rentrée diplomatique avec les Etats-Unis. Le 15 septembre, alors que les Américains et la France se préparaient à une éventuelle intervention en Syrie, Nicolas Maduro a décidé d’écrire à son homologue américain pour lui expliquer son point de vue sur la situation en Syrie.

« Au nom du peuple du Libérateur Simon Bolivar et du Commandant Hugo Chavez, je me dirige vers vous pour défendre la cause de la paix et en tant qu’ennemi acharné de la guerre », ainsi débute la lettre signée de Nicolas Maduro. « Le but de cette lettre est un appel à la réflexion au sujet de l’injuste, néfaste et épouvantable possibilité d’une intervention militaire des Etats-Unis contre le Peuple de Syrie ».

Durant de longues lignes, le président vénézuélien se fait le défenseur de la paix, citant tour à tout Simon Bolivar : « La paix sera mon port, ma gloire, ma récompense, mon espoir, ma joie et tout ce qui est précieux en ce monde. » mais aussi Jésus Christ : « Bienheureux les pacificateurs, parce qu’ils seront appelés fils de Dieu » et encore le chanteur  John Lennon : « Nous parlons tous de donner une chance à la paix. »

« « Obama sait-il qu’il fait partie de la bande d’Al-Qaïda ? » c’est le titre d’un article éclairant de Robert Fisk publié récemment dans The Independent », poursuit ensuite le président vénézuélien.

« Je me permets de vous demander avec angoisse, Président Obama, à la lumière de la réflexion de Fisk, allez-vous déclarer et déclencher une guerre pour favoriser l’arrivée d’Al-Qaïda au pouvoir en la République Arabe de Syrie ? ».

Une chose est sûre, à l’image de son prédécesseur, Nicolas Maduro ne veut laisser aucun répit aux Etats-Unis.

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